Australie, vers l’éradication du cancer du col de l’utérus
Rédigé par La Rédaction , le 19 March 2018 à 11h34
Vaccination contre les papillomavirus
Facile à dépister à un stade précoce, le cancer du col de l’utérus se développe avec les cellules situées dans la partie inférieure de l’utérus. Avec les traitements disponibles actuellement, il est possible de le guérir. En Australie, la stratégie de lutte orientée vers la prévention porte ses fruits.
Campagne de vaccination des jeunes filles et des jeunes garçons
L’infection par certains virus de la famille des papillomavirus constitue le principal facteur de risque du cancer du col de l’utérus. Ces virus sont très répandus et contaminent la majorité des personnes sexuellement actives. En général, la contamination demeure asymptomatique tandis que la guérison est spontanée. Dans le cas contraire, ces virus forment des condylomes ou des dysplasies à l’origine de la maladie.
Grâce à une large campagne de vaccination des jeunes filles et des jeunes garçons, l’Australie est en passe d’éradiquer le cancer du col de l’utérus. Une étude épidémiologique a révélé que seulement 1% des femmes de 18 à 24 ans sont porteuses des deux types de virus responsables du cancer du col de l’utérus entre 2005 et 2015.
Cette campagne de vaccination gratuite concerne les jeunes filles de 12 et 13 ans et a débuté en 2007. Pour les jeunes garçons, elle n’a commencé qu’en 2013 mais les résultats sont très satisfaisants. Désormais, même les personnes non vaccinées ne sont plus contaminées selon les spécialistes du cancer du col de l’utérus.
Couverture vaccinale suffisante pour limiter la circulation des virus
Le premier vaccin, le Gardasil, contre les types de papillomavirus cancérigènes, le 16 et le 18, a été commercialisé en 2006. De même, celui-ci cible les types 6 et 11 qui conduisent à la formation de verrues génitales. En Australie, la prévalence des infections a diminué significativement en moins d’une décennie après le lancement de la campagne de vaccination.
Dorénavant, 80% des Australiennes et 75% des Australiens de 15 ans sont vaccinés. Une telle couverture vaccinale devrait empêcher la circulation des virus et l’apparition de nouveaux cas d’infection selon les modélisations épidémiologiques. Cette année, cette protection va encore être renforcée avec la mise au point d’un nouveau vaccin ciblant cinq types de papillomavirus cancérigènes minoritaires.
Comparée à l’Australie, la France est à la traine. A peine 20% des Françaises sont vaccinées malgré les campagnes de sensibilisation depuis le lancement du Gardasil. De plus, le frottis, pourtant recommandé par la Haute autorité de santé pour les 25 à 65 ans est aussi boudé. Or, ce dépistage permet de prévenir 90% des cancers du col de l’utérus.