Nourriture industrielle et risques de cancers

Trop gras, trop salés ou trop sucrés, les aliments produits par l’industrie agroalimentaire ne sont pas sans risque pour l’organisme. Une récente étude réalisée sur 105 000 individus a conclu que la nourriture industrielle augmente les risques de cancers. Pourtant, depuis des décennies, ces aliments envahissent les rayons des supermarchés. 

Des aliments ultra-transformés contenant beaucoup d’additifs

Les aliments ultra-transformés, denrées alimentaires produites par les industriels, sont riches en additifs comme les conservateurs, les colorants et les édulcorants. D’après le Dr Anthony Fardet, chercheur à l’Unité de nutrition humaine de l’INRA ou Institut national de recherche agronomique, ce type d’aliment est hypercalorique et hyperglycémiant mais moins rassasiant, un danger pour la santé.

Les aliments ultra-transformés favorisent de nombreuses maladies graves telles que l’obésité, le diabète et la maladie du foie gras ou stéatose hépatique. De plus, selon les résultats de cette étude, une hausse de 10% de la portion de ces aliments industriels dans l’alimentation entraine une augmentation de 12% des risques de cancers. Ces risques passent à 22% pour le cancer du sein.

Les chercheurs pointent du doigt la qualité nutritionnelle faible de ces aliments contenant plus de sucre, de sels ajoutés et de lipides saturés mais moins de fibres et d’autres micronutriments. A l’inverse, une consommation importante de produits bruts est bénéfique pour la santé. Cela est associé à une réduction de 9% des risques de développer des cancers.

Une étude d’observation nécessitant une exploration plus poussée

En plus de la faiblesse de la qualité nutritionnelle de la nourriture industrielle, les chercheurs mettent en cause un autre phénomène pendant la cuisson. De nouveaux contaminants peuvent se former à l’issue de cette étape. A titre d’exemple, de l’acrylamide se forme dans les pétales de céréales, les frites et le pain grillé lors de leur cuisson à haute température.

De même, les aliments ultra-transformés sont emballés dans du plastique la plupart du temps. Ce type d’emballage est susceptible de contenir du bisphénol A. Cette substance est reconnue comme étant un perturbateur endocrinien. Enfin, certains additifs utilisés dans le processus de transformation de ces denrées alimentaires, comme le dioxyde de titane, sont classés parmi les produits « possiblement cancérogènes pour l’homme ».

Pour l’heure, malgré son envergure, il s’agit juste d’une étude d’observation. Ainsi, si le lien de cause à effet reste à démontrer, les auteurs estiment détenir suffisamment de preuves pour demander l’application du principe de précaution. L’étude NutriNet-Santé a estimé à 36% les calories ingérées par les Français provenant des aliments ultra-transformés.