Rénover et relancer le dépistage du cancer du sein
Rédigé par La Rédaction , le 18 September 2017 à 14h41
Le nœud rose est le symbole pour la lutte contre le cancer du sein.
Le dépistage systématique permet de diagnostiquer de manière précoce le cancer du sein mais engendre un surdiagnostic d’environ 20%. En France, le dépistage organisé a été mis en place dès 2004. Cependant, il ne donne pas entière satisfaction. Seulement 52% des femmes entre 50 et 74 ans y participent.
La nécessité pour les médecins d’informer leurs patientes
Plusieurs études scientifiques ont remis en cause l’intérêt du dépistage systématique du cancer du sein. Outre le risque élevé de surdiagnostic, le dépister ne permettrait pas de le prévenir ou de réduire les décès par cette maladie, ce qui crée de la confusion chez les personnes concernées. Ainsi, il convient de mieux leur expliquer les bénéfices et les risques du dépistage.
Dans ce contexte de semi-échec, l’INCa ou Institut national du cancer réaffirme l’importance du dépistage systématique du cancer du sein à partir de 50 ans. Les invitations à participer au dépistage organisé seront désormais accompagnées d’un document s’intitulant « S’informer et décider ». Celui-ci se veut être un outil de partage entre les patientes et leurs médecins.
A part la recommandation de se faire dépister, ce nouveau document de 16 pages fournit des informations complètes sur les enjeux et limites du dépistage systématique du cancer du sein. Celui-ci aborde entre autres les problématiques liées au dépistage organisé telles que les faux positifs, le surdiagnostic et le surtraitement, les cancers radios induits, etc.
Une personnalisation par âge pour une meilleure information
A l’heure actuelle, le dépistage systématique demeure la meilleure solution pour détecter un cancer du sein précoce et limiter le nombre de décès. D’après des études internationales, 3 femmes de 50 ans sur 100 vont développer un cancer de sein dans les 10 ans. Pour 100 000 femmes participant au dépistage organisé durant 7 à 10 ans, jusqu’à 300 décès pourraient être évités.
Le principal problème du dépistage systématique est le surdiagnostic. Il s’agit de la détection d’un cancer du sein qui n’aurait pas évolué mais qui n’aurait jamais été diagnostiqué pendant la vie de la patiente sans le dépistage. Malheureusement, il n’existe à ce jour aucune méthode permettant aux médecins de prévoir l’évolution d’une masse tumorale.
Ainsi, pour rassurer les personnes concernées et les inciter à participer au dépistage organisé, l’INCa travaille déjà sur une personnalisation par tranche d’âge de son nouveau document d’informations. En parallèle, les scientifiques mènent des recherches permettant d’identifier les biomarqueurs d’évolution des tumeurs. Cela contribuerait à prévenir les examens inutiles, le surtraitement et le suivi onéreux des patientes.