Enfin un droit à l’oubli bancaire pour les anciens malades du cancer ?
Rédigé par Charlotte Canonne , le 18 February 2015 à 10h51
Le droit à l’oubli, François Hollande l’avait promis lors de sa campagne électorale. Aujourd’hui, Marisol Touraine souhaite le concrétiser. Le droit à l’oubli bancaire fait partie du Plan Cancer mis en place par l’État en février 2014. Cette loi permettrait aux anciens malades du cancer d’être officiellement guéris aux yeux de la société.
Être guéri aux yeux des banques et assureurs
"Le droit à l'oubli, c'est la volonté que [...] lorsque les médecins vous considèrent guéri d'un cancer, vous le soyez pour le reste de la société, et en particulier pour les banques ou pour les assureurs", les propos de Marisol Touraine rapportés par Le Figaro ont été prononcés samedi dernier lors de la présentation de la troisième partie du Plan Cancer.
Guérir de la maladie n’est pas le seul combat des malades du cancer, vient ensuite le moment de se reconstruire et d’avoir des projets. Cependant, les assureurs et les banques en France ont du mal à passer outre la guérison du cancer et refusent souvent des emprunts. Dans certains cas, les taux de prêts peuvent être dix fois plus élevés que les prêts traditionnels.
Aider les enfants et les jeunes adultes
Marisol Touraine souhaite particulièrement aider les enfants et les jeunes adultes ayant combattu la maladie. Pour eux, se reconstruire est particulièrement difficile car les banques et les assureurs craignent une rechute. Les anciens malades se voient refuser leur demande d’emprunt même s’ils sont guéris depuis plus de dix ans. Avec la nouvelle loi, ils ne seront plus dans l’obligation de mentionner leur ancienne maladie au moment d’effectuer toutes sortes de démarches administratives.
Payer plus pendant de longues années, c’est ce que vit Marion, 27 ans. Elle a parlé de sa difficulté à passer à autre chose auprès des banques dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin sur TMC. Ses médecins sont affirmatifs, elle est en « rémission parfaite » mais elle doit toujours remplir toutes sortes de « questionnaires », de « comptes rendus », effectuer de « nouveaux examens ». Elle paie même l’assurance de son prêt immobilier trois fois plus cher que son compagnon. Pour elle : « on a du mal à se dire pourquoi je paye encore ? On a l'impression d'avoir assez payé et on se dit que plus rien ne sera simple comme avant."
La ministre de la Santé se dit être prête à prendre des mesures législatives pour que les enfants et jeunes adultes puissent retrouver une vie normale.