Guérir du cancer en injectant en masse le virus de la rougeole
Rédigé par Clémentine Billé , le 16 May 2014 à 11h45
La virothérapie pourrait être la solution pour guérir le cancer
C’est la première fois qu’un individu guérit d’un cancer invasif. Une femme ne présente plus de signes de la maladie après une unique injection du virus modifié de la rougeole. Explications sur cette méthode surprenante.
Enfin une bonne nouvelle après la triste mort de Stephen Sutton. Ce jeune de 19 ans, atteint d’un cancer incurable de l’intestin, avait levé 4 millions d’euros pour la recherche de cette maladie. Aujourd’hui, une femme a guéri d’un cancer de la moelle osseuse, avec un moyen des plus étonnants. Des chercheurs américains lui ont injecté une dose massive du virus modifié de la rougeole.
« Il s'agit de la première étude clinique à montrer la faisabilité d'une virothérapie contre des cancers ayant fait des métastases », affirme le Dr. Stephen Russell. Cet hématologue de la Mayo Clinic dans le Minnesota, principal co-dévellopeur de cette thérapie anti-cancéreuse ajoute que « ces patientes ne répondaient plus aux autres thérapies et avaient connu plusieurs rechutes de leur cancer ». Ces deux patientes pour être exacte : en effet, une autre femme a été soumise au même traitement, mais n’a pas guéri. Bien que ce cas modère l’enthousiasme, la maladie de cette patiente a tout de même été affaiblie par cette virothérapie.
Injection d’une dose suffisante pour 10 000 vaccins
La dose que chacune de ces femmes a reçue aurait pu être utilisée afin de vacciner 10 000 individus. L’injection contenait le virus génétiquement modifié de la rougeole capable de cibler les cellules cancéreuses. Une avancée qui va dans le sens de la dernière découverte de chercheurs canadiens et italiens : un nanodétecteur qui éclaire par fluorescence les cellules cancéreuses, afin de mieux cibler les traitements.
Le cancer visé ici est très rarement guéri. Il infecte les cellules du plasma dans cette moelle qui provoque des tumeurs osseuses et des tissus mous. Si c’est la première fois qu’une étude montre une rémission de la maladie six mois après l’expérience, ce genre de procédés existe depuis les années 1950. Des milliers de maladies ont été soignées par injection de virus, notamment ceux du rhume et de l’herpès.
Les requins aident à la guérison du cancer
Alors que certains se demandent si cette méthode peut être utilisée massivement au vue de la dose à injecter, une autre découverte est dévoilée. Les anticorps des requins pourraient être utilisés afin de stabiliser ceux présents chez l’homme. Selon les chercheurs allemands, cette stabilité est indispensable « pour produire des applications thérapeutiques » contre les maladies graves comme les cancers.
Les scientifiques se sont particulièrement intéressés à l’anticorps IgNar et ont découvert la source de sa stabilité. Un pont de sodium supplémentaire solidifie les chaînes d’acides aminés. Ils cherchent désormais le moyen pour consolider de la même manière le système immunitaire de l’homme. Ils espèrent, grâce à cette découverte, pouvoir fabriquer et stocker des anticorps humains plus facilement. L’objectif final ? « Permettre le développement d'anticorps thérapeutiques et de diagnostics améliorés ». Ces deux méthodes, injection du virus et étude des requins ne sont, au final, pas si éloignées et s’intéressent toutes les deux aux anticorps de l’homme.