Cancer du col de l’utérus, lancement du dépistage généralisé
Rédigé par La Rédaction , le 14 January 2019 à 13h07
Dépistage du cancer du col de l'utérus
Le cancer du col de l’utérus est rare, mais mortel. Si les traitements disponibles sont efficaces, il reste le dixième cancer qui fait le plus de victimes. Un diagnostic précoce est ainsi essentiel. A partir de cette année, les femmes de 25 à 65 ans se verront proposer un dépistage.
La généralisation pour pallier l’insuffisance du dépistage existant
Le cancer du col de l’utérus est principalement provoqué par des virus appartenant à la famille des papillomavirus humains ou HPV, et se transmettant par voie sexuelle. En général, ils sont éliminés par le corps. Cependant, dans certains cas, ils peuvent causer des infections au col de l’utérus. Sans une prise en charge adéquate, les lésions évoluent vers un cancer.
Chaque année, le cancer du col de l’utérus cause plus d’un millier de décès. Pourtant, neuf cas sur dix sont évitables grâce au dépistage et à la vaccination, selon l’Institut national du cancer ou INCA. Malheureusement, le dépistage existant est largement insuffisant. A ce jour, seules 60 % des Françaises concernées réalisent un prélèvement cervico-utérin de dépistage.
L’absence de symptômes évidents fait souvent que le diagnostic du cancer du col de l’utérus est tardif et la mortalité toujours élevée. D’où l’importance de réaliser des frottis tous les trois ans. Examen simple, rapide et indolore, le prélèvement cervico-utérin consiste à recueillir des cellules au niveau du col de l’utérus afin de pratiquer un test HPV.
Le dépistage généralisé pour changer les mentalités et les idées reçues
Environ 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année. 70 % des femmes présentant un cancer envahissant n’ont jamais réalisé de dépistage, explique le Dr Christine Bergeron, anatomo-cyto-pathologiste et vice-présidente de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale. Cet examen sera entièrement pris en charge dans le cadre du dépistage généralisé.
Beaucoup de femmes pensent à tort que le dépistage n’est plus nécessaire après la ménopause. Or, ce sont surtout les femmes entre 50 et 65 ans qui bénéficient de moins de suivi. De même, si 34 % des nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont décelés avant l’âge de 50 ans, plus de 80 % des décès surviennent après 65 ans.
La crainte de l’annonce d’un frottis anormal est un autre frein à la réalisation du prélèvement cervico-utérin. Pourtant, 96 % des analyses donnent un résultat normal. Dans le cas contraire, le médecin prescrit d’autres examens afin de rechercher d’éventuelles lésions précancéreuses ou cancéreuses. La sensibilisation au dépistage organisé devrait améliorer le système existant.