Combinaison thérapeutique, le remède contre certains cancers
Rédigé par La Rédaction , le 13 June 2018 à 09h58
La combinaison thérapeutique semble plus efficace que la monothérapie pour le traitement de cancers.
Les progrès en matière de traitement des cancers avancent peut-être lentement mais surement. Des thérapies qui relevaient encore de la science-fiction quelques décennies auparavant sont désormais disponibles. Le défi pour les oncologues est de trouver les meilleures combinaisons thérapeutiques possibles pour améliorer la survie des malades des cancers.
Des taux de réponse plus importants comparés à la monothérapie
L’arrivée de nouveaux traitements comme l’immunothérapie a révolutionné la prise en charge de certains cancers tels que les cancers du poumon. Pourtant, malgré des résultats prometteurs comparés à ceux de la chimiothérapie, prédire l’efficacité de ces thérapies novatrices sur tous les patients est difficile. Ainsi, les oncologues misent sur la combinaison des deux pour élargir le champ des potentiels bénéficiaires.
Plusieurs études en cours ont d’ailleurs démontré que l’association de l’immunothérapie avec la chimiothérapie est beaucoup plus efficace que la chimiothérapie seule pour traiter le cancer bronchique non à petites cellules. Plus précisément, la combinaison du pembrolizumab ou de l’atézolizumab avec la chimiothérapie donne de bien meilleurs résultats. De plus, il est inutile de sélectionner les patients susceptibles d’en bénéficier.
Selon le Pr Christos Chouaid, onco-pneumologue au CHI de Créteil, ces études présentées au 54è congrès mondial d’oncologie organisé par l’Association américaine d’oncologie clinique devraient induire un changement de pratique dans le domaine du traitement de première ligne. Utiliser ces molécules en première intention évite également le tri des patients en fonction des biomarqueurs.
Des effets indésirables plus graves et des limites encore à résoudre
En dépit de son efficacité avérée, la combinaison de l’immunothérapie et de la chimiothérapie peut causer des complications graves. Pour cause, les patients traités souffrent en même temps des effets secondaires de l’immunothérapie et de la chimiothérapie. Néanmoins, la toxicité de l’immunothérapie est moins fréquente et mieux tolérée que celle de la chimiothérapie d’après le Pr Christos Chouaid.
Par ailleurs, la chimiothérapie ne détruit pas seulement les cellules cancéreuses, mais aussi la moelle osseuse, ce qui empêche la production des globules blancs. Selon le Pr Maurice Pérol, oncologue thoracique au Centre Léon Bérard à Lyon, cela permet toutefois de prévenir les cas d’hyper-progression de la tumeur au début de l’immunothérapie.
Pour le Pr Aurélien Marabelle, oncologue à l’Institut Gustave Roussy, il est en plus essentiel de rechercher une nouvelle génération de biomarqueurs. La PD-L1 est un mauvais marqueur. En effet, 60% des malades présentant cette protéine ne répondent pas à l’immunothérapie. A l’inverse, des patients ne l’exprimant pas reçoivent ce traitement. En attendant, des médecins suggèrent de traiter l’ensemble des malades, puis d’évaluer son efficacité.