Pourquoi les tumeurs cérébrales sont plus fréquentes chez les hommes
Rédigé par Marie Penavayre , le 11 August 2014 à 16h40
Dans le catalogue des maladies liées au sexe, les tumeurs cérébrales rayonnent. Bien plus fréquentes et agressives chez les hommes, elles représentent une certaine catégorie de maladies dont la disparité sexuelle n’est pas due aux facteurs hormonaux. La cause de cette disproportion ? L’activité moindre d’une protéine « anti-cancer » dans les cellules du cerveau des hommes…
Une disparité sexuelle qui n'est pas attribuée à l’effet des hormones
Les études épidémiologiques rapportent un certain nombre de maladies liées au sexe. Ces disparités sont généralement dues aux hormones sexuelles. Ces dernières sont par exemple responsables d’une sensibilité accrue des femmes en âge de procréer à développer des maladies auto-immunes, ou des maladies cardiovasculaire chez les femmes ménopausées.
Il existe aussi des inégalités sexuelles qui ne sont pas liées aux facteurs hormonaux : les cancers du cerveau sont plus fréquents chez les hommes, et ne sont pas liées à l’âge ; ce qui suggère que d’autres facteurs sous-tendent cette disproportion…
Le glioblastome, la forme la plus mortelle du cancer du cerveau
Le glioblastome est la tumeur du cerveau la plus fréquente et la plus agressive. En dépit des thérapies actuelles et des efforts de diagnostic, la survie moyenne des patients atteints est de l'ordre d'un an. Non seulement cette tumeur est plus fréquente chez les hommes, mais leur taux de survie s’ils en sont atteints est bien moins important que celui des femmes.
Afin d’envisager des perspectives thérapeutiques efficaces, des chercheurs de l’Université de Washington ont donc tenté d’élucider les mécanismes du développement de cette tumeur, en essayant de comprendre pourquoi elle est si prédominante chez les hommes…
Une protéine bien moins active chez les hommes
Après avoir induit la tumeur chez des souris, les chercheurs ont constaté qu’une certaine protéine (la protéine du rétinoblastome) connue pour réduire le risque de cancer, était bien moins active dans les cellules du cerveau des souris mâles que dans celles des femelles. Ces souris mâles présentaient justement une sensibilité accrue à développer un glioblastome…
D’après le Dr Joshua Rubin, le principal auteur de l’étude, il serait intéressant d’analyser les différences liées au sexe de certaines tumeurs, car si ces différences peuvent affecter le risque, elles pourraient aussi influencer la réponse aux traitements.
A ce propos, cette protéine est actuellement candidate pour constituer la cible d’un traitement en cours d’essais cliniques…