Débat d'experts sur la nocivité du portable
Rédigé par La Rédaction , le 10 May 2016 à 12h06
Les ondes di téléphone portable sont toujours considérées comme potentiellement cancérogènes.
D’après certains spécialistes, les téléphones portables augmenteraient sensiblement les risques de cancer du cerveau et de la glande parotide. D’autres contestent cette thèse faute de preuves scientifiques. A ce jour, les deux camps n’arrivent toujours pas à s’accorder sur les impacts de l’utilisation du téléphone portable sur la santé.
Classé « peut-être cancérogène pour l’homme » par l’OMS
L’Organisation Mondiale de la Santé ou OMS, par l’intermédiaire de son Centre international de la recherche contre le cancer ou CRIC, a estimé en 2011 que l’usage du téléphone portable est considéré « peut-être cancérogène pour l’homme ». Une trentaine d’experts provenant de 14 pays différents ont procédé à un examen approfondi d’une centaine d’études scientifiques pour aboutir à cette classification.
Cela suppose qu’il existe un lien entre l’usage du téléphone portable et le risque potentiel de cancer. Ce dernier ne concerne néanmoins que les gros usagers passant trente minutes par jour pendant plus de 10 ans. S’ils soulignent l’importance d’études complémentaires à long terme, ils recommandent pour l’heure la mise en œuvre de mesures pragmatiques.
En 2014, des chercheurs de l’Université de Bordeaux ont confirmé ce risque élevé de tumeur cérébrale pour les gros utilisateurs de téléphone portable. Ils ont réalisé leur étude sur les cas de cancer de cerveau survenus entre 2004 et 2006 chez des patients de plus de 15 ans. Ils ont comparé leur profil à ceux de groupes témoins.
Evolution infime de l’incidence des tumeurs cérébrales
Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Sydney, publiée dans The International Journal of Cancer Epidemiology aurait mis en évidence l’absence de lien entre l’utilisation du téléphone portable et le risque de cancer du cerveau. Ils ont analysé l’évolution de l’incidence des tumeurs cérébrales entre 1982 et 2012 en Australie et l’essor du téléphone portable depuis 1987.
La conclusion de leur étude est très loin des discours alarmistes de certains médecins comme le psychiatre David Servan-Schreiber. Ce dernier, avec une vingtaine d’oncologues, a appelé à l’interdiction de l’usage du téléphone portable par les enfants. Selon ces scientifiques Australiens, l’incidence de cancer du cerveau pour 100 000 habitants n’est que 8,7 cas chez les hommes et 5,8 cas chez les femmes.
Comparée à l’explosion de l’utilisation du téléphone portable, plus de 90% des plus de 20 ans étant actuellement équipés contre 9% en 1993, l’évolution est négligeable par rapport au 50% annoncé par certains. L’épidémiologiste du cancer à l’Institut Gustave-Roussy, Catherine Hill, met plutôt cette infime progression au crédit de la qualité du diagnostic.