Cancer de la prostate: une association de traitements réduit les risques de décès
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 10 February 2014 à 18h45
Une équipe norvègienne dirigée par le professeur Sophie Fosså a démontré que l'association de la radiothérapie à un traitement hormonal réduisait considérablement les décès dus au cancer de la prostate. Débuté en 1996, l'étude a été menée sur le long terme et a réuni 875 patients atteints par le même mal.
La radiothérapie associée à un traitement hormonal réduirait de moitié les décès dû au cancer de la prostate. C’est ce que confirme une étude menée sur le long terme et publiée fin janvier dans la revue norvegienne Dagens Medisin. L’enquête a par ailleurs été présentée lors du congrès annuel Genitourinary Cancers Symposium 2014 de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) à San Francisco par le professeur Sophie Fosså du Scandinavian Prostate Cancer Group, auteur principale de l’étude.
Radiothérapie et hormonothérapie
L’étude a regroupé 875 hommes originaires de Norvège, de Suède et du Danemark (dont 653 Norvégiens). Tous ont souffert ou souffrent d’un cancer de la prostate. « Lorsque cette étude a commencé en 1996, la thérapie hormonale était le seul traitement standard. Ce procès montre cependant que l’ajout de la radiothérapie augmente sensiblement la survie à long terme » a ainsi expliqué le professeur Sophie Fosså. Sur les 439 hommes qui ont été suivis par hormonothérapie (traitement médicamenteux à base de différentes hormones), 118 ont finis par décéder. Pour les 436 patients qui ont suivi l’association des deux traitements, le nombre de décès tombe à 45.
Une mortalité réduite de moitié
Dans le premier groupe de patient, le taux de mortalité après 10 et 15 ans était de 18,9% (10 ans) et de 30,7% (15 ans) alors que dans le même temps, le second groupe de patients présentait des taux de mortalité beaucoup plus bas : 8,3% et 12.4% (respectivement pour la dixième année et la quinzième).
En associant la radiothérapie à un traitement hormonal pour lutter contre le cancer de la prostate, les scientifiques ont réussi à prolonger le taux de survie à 10 ou 15 ans des hommes atteints de ce mal. « Cette combinaison fait plus que doubler le taux de survie à 10 ans et confirme que cette approche devrait être une option standard pour les hommes atteints de ce type de cancer de la prostate qui sont censés vivre encore au moins 10 ans » a précisé le docteur Fosså.
Le cancer de la prostate reste un des cancers les plus fréquemment dépistés en France avec en moyenne 56800 nouveau cas par an. Le développement de cette technique de soin va donc apporter une nouvelle solution aux professionnels de la santé. Néanmoins le dépistage de routine à partir d’un certain âge est essentiel, il reste le meilleur moyen de lutter contre ce cancer.