Cancers du rein, une thérapie alternative à la chirurgie
Rédigé par La Rédaction , le 08 June 2018 à 12h17
La thérapie ciblée évite des actes chirurgicaux invasifs
Peu fréquents, les cancers du rein représentent moins de 3% des cancers. Pourtant, 190 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année dans le monde. La prise en charge classique est essentiellement chirurgicale. Néanmoins, avec la thérapie ciblée, il existe désormais une alternative plus efficace, et non invasive, que la néphrectomie.
Vers une utilisation en première intention de la thérapie ciblée
Généralement, les patients atteints d’un cancer du rein à un stade métastasique subissent une intervention chirurgicale pour enlever la tumeur ou le rein. Ils reçoivent ensuite un traitement médicamenteux, le sunitinib. Or, une étude dirigée par le Pr Arnaud Méjean, chef du service d’urologie à l’hôpital Georges-Pompidou, suggère que la néphrectomie n’est plus impérative grâce à la thérapie ciblée.
Publiée dans le prestigieux New England Journal of Medecine, cette étude a été présentée à la session plénière de la 54è édition du congrès mondial d’oncologie organisé par l’Association américaine d’oncologie clinique. La moitié des 450 malades traités en première intention avec du sunitinib sont toujours en vie au bout de 18 mois contre 13 mois pour ceux ayant été opérés.
Par ailleurs, la thérapie ciblée ne réduit pas les chances de guérison des patients. Au contraire, la majorité des malades traités au sunitinib sont en rémission complète ou quasi complète. Pour le Pr Charles Georges, urologue au Centre de cancérologie Duke, ces résultats constituent un changement de paradigme et incitent à un changement de pratique.
Différents types de thérapie ciblée selon le mécanisme d’action
Comme son nom l’indique, la thérapie ciblée consiste à utiliser des médicaments pour cibler des molécules spécifiques à la surface ou à l’intérieur des cellules cancéreuses. L’objectif est d’interrompre leur croissance et leur propagation, ce qui limite les dommages sur les cellules normales. A l’origine, les oncologues recouraient à ce traitement pour soigner les cancers du rein non opérables.
En réalité, il existe différents types de thérapie ciblée. Pour le traitement des cancers du rein, les oncologues privilégient les antiangiogéniques et les inhibiteurs de mTOR. Les premiers, comme le sunitinib et le sorafenib, agissent sur la formation de vaisseaux sanguins autour des métastases ou des cellules cancéreuses. « Affamées », ces dernières arrêtent de se multiplier et meurent progressivement.
A l’inverse des antiangiogéniques, les inhibiteurs de mTOR ciblent les mécanismes à l’origine de la multiplication anormale des cellules cancéreuses. Deux traitements sont disponibles dont le temsirolimus par injection et l’évérolimus par voie orale. Le type de cancer et le niveau de risque dictent le choix de la thérapie ciblée à administrer.