Cancer colorectal : la viande rouge en cause, l’amidon résistant protecteur
Rédigé par Marie Penavayre , le 04 August 2014 à 16h24
Une précédente étude avait déjà fait le lien entre une consommation excessive de viande rouge et le risque de développer certains cancers comme le cancer colorectal. Inversement, manger du poisson permettrait de diminuer ce risque. Une équipe australienne montre aujourd’hui comment une consommation régulière d’amidon résistant permet de réduire le risque associé à une alimentation trop riche en viande rouge.
Les mécanismes à l’origine du lien entre la consommation de viande rouge et le risque de cancer colorectal ont été partiellement élucidés. On sait maintenant que la consommation de viande rouge augmente l’expression de certains gènes dans le tissu rectal, favorisant la survenue du cancer : ces gènes, que l’on appelle des oncogènes, commandent la synthèse de protéines qui déclenchent une prolifération désordonnée de cellules, aboutissant à une tumeur.
L’effet préventif de l’apport d’amidon résistant
L'amidon résistant est une forme d'amidon présente essentiellement dans les légumes secs, les pommes de terre cuites puis refroidies, les bananes vertes, le pain… Contrairement à la plupart des amidons, l’amidon résistant n’est pas digéré dans l’intestin grêle mais directement dans le côlon (gros intestin), où il confère des effets positifs analogues aux fibres : il permet de prévenir la constipation, de réguler la glycémie et de faire baisser le taux de mauvais cholestérol.
Les chercheurs ont ici montré que consommer simultanément 40 g d’amidon résistant et 300 g de viande rouge maigre par jour pendant 4 semaines permettait de supprimer l’augmentation de 30% du niveau d’expression de certains oncogènes, et ainsi d’inhiber la carcinogenèse.
Cette étude montre donc qu’en changeant son régime alimentaire, le risque de développer un cancer colorectal pourrait être considérablement réduit : les oncogènes étant régulés différemment selon les facteurs alimentaires, il est recommandé d’augmenter sa consommation d’amidon résistant (et de poisson !) et de diminuer celle de viande rouge, afin de réduire leur expression et de limiter le risque de cancer.