Chimiothérapie au 5-FU, le test de toxicité obligatoire
Rédigé par La Rédaction , le 02 May 2019 à 11h24
Test de toxicité rendu obligatoire pour chimiothérapie au 5-FU
Administrés seuls ou associés à d’autres médicaments, les anticancéreux à base de 5-FU sont largement utilisés en chimiothérapie depuis 60 ans. Chaque année, ils sont prescrits à environ 80 000 patients. Pourtant, en raison de leur toxicité, ils sont dangereux pour certains malades incapables de les éliminer de leur organisme.
La DPD, une enzyme du foie essentielle à l’élimination du 5-FU
La chimiothérapie à base de 5-FU ou de ses dérivés est utilisée principalement afin de traiter les tumeurs cancéreuses du sein, de type digestif ou ORL. Néanmoins, ce puissant traitement est remis en cause. De 2005 à 2015, 1 505 patients ont présenté des effets secondaires graves liés à ces anticancéreux. Les autorités sanitaires ont relevé 133 décès.
Le 5-FU et ses dérivés sont des médicaments qui permettent d’empêcher la synthèse d’ADN au sein des cellules à division rapide, qu’elles soient cancéreuses ou non. Ainsi, elles meurent inévitablement. En dépit de leur efficacité, leur toxicité peut provoquer de nombreux effets indésirables tels que des troubles cardiaques, des atteintes hématologiques, des vomissements et des diarrhées.
La principale cause de ces intoxications sévères est un déficit ou une absence totale de DPD, une enzyme du foie chargée d’inactiver le 5-FU. Il s’agit de phénomène rare qui affecte 8 % de la population. Un test de toxicité est disponible pour s’assurer du bon fonctionnement de la DPD. En temps normal, elle élimine rapidement de l’organisme le 5-FU.
Le typage en DPD, un test de détection par simple prise de sang
Le déficit en DPD, qu’il soit partiel ou total, peut être fatal à certains malades s’ils se voient prescrire une chimiothérapie à base de 5-FU. Or, il est possible de le déceler avec un test de détection ne nécessitant qu’une prise de sang. Il consiste à évaluer la concentration d’uracile dans le sang. Une uracilémie élevée est assimilée à un déficit en DPD.
Ce test de détection est disponible depuis plusieurs années, mais n’est pas réalisé de manière systématique. Pourtant, cela aurait permis d’éviter les effets indésirables des traitements au 5-FU. Le CHU de Timone à Marseille est l’un des premiers hôpitaux à adopter sa mise en place systématique avant toute chimiothérapie à base de ce médicament puissant.
Après une plainte contre X déposée par quatre familles de victimes au mois de février dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament vient de rendre obligatoire ce dépistage. Le but est de s’assurer que les patients concernés en bénéficient avant le début de leur traitement. En cas de déficit, les doses sont réduites au prorata.
Sources : Le Figaro