Octobre Rose 2014 : sensibiliser les femmes au dépistage
Rédigé par Laure Hanggi , le 01 October 2014 à 14h00
L'Octobre Rose commence aujourd'hui
Comme chaque année depuis sa création, Octobre Rose insiste sur l'importance du rôle du dépistage précoce du cancer du sein. Cette année, l'accent sera mis sur la nécessité de mieux prendre en charge les femmes de moins de 50 ans.
Une journée de sensibilisation internationale
Suite à la collaboration entre l'American Cancer Society et la division pharmaceutique d'une grande entreprise de produits chimiques, le tout premier mois de sensibilisation au cancer, le National Breast Cancer Awareness Month, est créé en 1985 aux États-Unis. L'objectif de cette initiative est simple : faire comprendre que la mammographie est l'outil le plus efficace dans la lutte contre le cancer du sein.
En France, c'est quelques années plus tard, en 1994, qu'une telle campagne de sensibilisation voit le jour pour la première fois. Nommée selon l'organisation éponyme qui la mise en place, « Le cancer, parlons-en ! » fut fondé par le groupe Estée Lauder et le magazine Marie-Claire.
Le mois d'Octobre a donc été peu à peu institué en tant que rendez-vous annuel pour promouvoir l'importance du dépistage du cancer du sein, qui se tient désormais dans plus de 70 pays. En effet, plus un cancer est diagnostiqué à un stade précoce, plus celui-ci aura de chances d'être soigné. Pour cette 21e édition, le ministère de la santé s'adresse aux femmes concernées par le dépistage organisé, mais aussi aux femmes à risque aggravé de cancer du sein.
L'Octobre Rose 2014 : sensibiliser les femmes à risque élevé
À l'occasion de cette nouvelle édition, une nouvelle campagne d’information sur le dépistage organisé du cancer du sein est lancée par le ministère de la Santé, et l’Institut national du cancer (INCa), en partenariat avec l’Assurance maladie (Cnamts), la Mutualité sociale agricole (MSA) et le Régime social des indépendants (RSI). Elle sera diffusée tout au long du mois d’octobre. Son objectif est de rappeler aux femmes que le dépistage du cancer du sein est recommandé tous les deux ans, à partir de 50 ans, voire avant en cas de risque particulier, et de les aider à prendre une décision éclairée quant au dépistage en répondant à toutes leurs questions.
«Auparavant, le dépistage ciblait les femmes présentant des risques standards de développer un cancer du sein, à savoir celles âgées de 50 à 74 ans», explique Frédéric De Bels, responsable du département dépistage de l'Institut National du cancer (INCa), «Désormais, il s’agit d’inclure dans le dispositif de dépistage les femmes qui présentent les risques plus élevés », poursuit-il.
Le dispositif de dépistage, créé il y a 10 ans, prévoit une mammographie tous les deux ans entièrement remboursée par l'Assurance Maladie. 22 millions de femmes de 50 à 74 ans ont ainsi pu avoir accès à une mammographie de contrôle et 150 000 cancers ont été diagnostiqués depuis la mise en place du dispositif.
Cette nouvelle édition, organisée avec le soutien de l'Institut National du Cancer pour la 10e année consécutive, en lien avec le ministère de la Santé et l'Assurance Maladie, mobilise tous les principaux acteurs en promouvant un « dépistage de qualité pour tous ».
Une caméra dans un soutien-george ? Découvrez une campagne de sensibilisation insolite ici !
Une campagne s'inscrivant dans le Plan Cancer
Il est vrai que le cancer du sein touche en majorité les femmes de plus de 50 ans, mais « 20 % des femmes ont des risques aggravés d'avoir un cancer avant 50 ans » informe la présidente de l'INCa Agnès Buzyn. Cependant, « chez les femmes de moins de 40 ans, le cancer du sein est plus évolutif, (…) [notamment] chez les femmes qui ont des antécédents familiaux ou des prédispositions génétiques. [Dans ces cas là], plus les patientes atteintes sont jeunes, plus le cancer est agressif », explique le Dr Brigitte Seradour, ancienne présidente de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM) et chargée du programme de dépistage national jusqu'en 2010.
Ainsi, « en suivant les objectifs du Plan Cancer 2014-2019, nous allons désormais intégrer toutes les personnes dans un programme de dépistage adapté à leur niveau de risque », a déclaré Marisol Touraine. La prise en charge de ces femmes à risque doit passer par « une meilleure sensibilisation des professionnels de santé, le développement des consultations oncogénétiques mais également le recours à des examens comme les IRM, moins irradiants que les mammographies », ajoute Agnès Buzyn.
Malgré cette sensibilisation, une femme sur trois ne se fait toujours pas dépister, ou pas régulièrement. Dix ans après le lancement du programme de dépistage, la participation stagne autour de 53 %. Pourtant, une femme sur huit sera touchée par le cancer du sein au cours de sa vie, et détecté à un stade précoce, celui-ci peut-être guéri dans 90 % des cas par des traitements moins mutilants et laissant moins de séquelles.
Le cancer du sein est la première cause de mortalité chez les femmes entre 35 et 65 ans. C'est également le plus fréquent en nombre, 48 000 nouveaux cas étant diagnostiqués chaque année, et le plus meurtrier. Près de 12000 femmes en sont décédées en 2012.