Une alimentation trop grasse conduirait à une perte de l’odorat
Rédigé par Marie Penavayre , le 24 July 2014 à 16h42
Une mauvaise alimentation pourrait entraîner une perte progressive et irréversible de l’odorat. C’est ce que révèle une récente étude réalisée sur des souris, et publiée dans la revue Journal of Neuroscience.
Une odeur, une récompense
Des chercheurs de l’Université de Floride ont conditionné des souris à reconnaître différentes odeurs : les souris recevaient une récompense à chaque fois qu’elles identifiaient correctement la substance odorante. L’équipe a ensuite soumis un groupe de souris à un régime alimentaire très gras pendant six mois, avant d’analyser la sensibilité et le pouvoir discriminateur des deux groupes.
Chose étonnante : les souris devenues obèses étaient plus lentes à reconnaître les odeurs que les souris du groupe « contrôle » qui avaient bénéficié d'une alimentation normale.
Une réduction irréversible de la capacité discriminative
Les chercheurs ont également constaté que cette réduction des capacités olfactives était irréversible : les souris avaient toujours des difficultés à identifier les substances odorantes, même après un retour à une alimentation normale.
Selon les chercheurs, le régime alimentaire gras aurait altéré de façon irréversible les neurones de leur système olfactif, estimant une perte de 50% de neurones olfactifs fonctionnels au terme des 6 mois de régime alimentaire gras.
Des conséquences sur le comportement alimentaire
Il faut savoir que la capacité olfactive d’une espèce est liée à son comportement alimentaire : l’odorat est la source principale d’informations sur la qualité de la nourriture. Il permet par conséquent de nous guider dans le choix des aliments. Son dysfonctionnement peut donc affecter le comportement alimentaire : cette étude suggère d’ailleurs que ce dysfonctionnement pourrait créer une sorte de cercle vicieux chez la personne obèse, qui continue de manger gras parce que son obésité a entravé ses capacités olfactives.
Nous connaissons déjà les effets d’une mauvaise alimentation sur le système cardiovasculaire ; mais son impact sur les systèmes sensoriels était jusque-là mal connu. Ces résultats offrent donc une perspective encourageante pour une meilleure compréhension des effets de l’alimentation trop grasse sur l’organisme, et notamment des changements structurels et fonctionnels du système olfactif.