De la nourriture épicée pour vivre plus longtemps

L’alimentation occupe une place essentielle dans la santé. Depuis des décennies, manger sain et équilibré est devenu un crédo pour être en forme et garder la ligne. Cependant, une récente étude préconise de manger épicé pour vivre plus longtemps. Les épices sont connues et utilisées depuis des millénaires. 

Des propriétés médicinales exploitées depuis le Moyen-âge

A l’origine, l’utilisation des épices s’est limitée à la cuisine. L’homme s’en est servi pour conserver la nourriture, relever le goût ou donner de la couleur aux mets. Néanmoins, l’évolution des connaissances a ouvert la porte à d’autres usages. Dans le domaine médical, des vertus antimicrobiennes, anti-inflammatoires, anti-oxydantes et beaucoup d’autres leur sont attribuées dès le Moyen-âge.

Les épices, en particulier le piment, jouent ainsi un rôle prépondérant dans la prévention d’un grand nombre de maladies. La consommation régulière de nourriture épicée réduit le risque de diabète, d’hypertension artérielle, de trouble respiratoire ou de cancer. Le piment a également des propriétés minceur et des effets anti-obésité grâce à la capsaïcine. Cette substance permet d’atteindre rapidement la satiété.

Selon une étude dirigée par la Pr Amanda Page de l’Université d’Adelaïde, le piment a la capacité de contrôler les récepteurs de l’estomac et de déclencher plus tôt la sensation de satiété. Avec son équipe de chercheurs, elle mène des recherches sur le mécanisme en jeu pour mettre au point une thérapie visant à prévenir l’obésité.

Une réduction de la mortalité prouvée par plusieurs études

Des scientifiques de l’Université du Vermont ont étudié les relations entre la consommation de piment rouge et la mortalité. Ils se sont basés sur la cohorte NHANES III constituée de 16 179 adultes âgés en moyenne de 18,9 ans. Chez ceux qui en consomment régulièrement, la mortalité est de 21,6%, soit 12% de moins par rapport à ceux qui n’en mangent pas.

Cela confirme les résultats d’une précédente étude publiée dans la revue BMJ portant sur près de 500 000 Chinois âgés de plus de 30 ans. Une diminution de 14% du taux de mortalité a été observée chez ceux qui mangent de la nourriture épicée presque chaque jour comparés à ceux qui n’en consomment qu’une fois par semaine.

Des chercheurs de l’Université de Californie ont aussi découvert que la capsaïcine prévient le cancer colorectal. Elle activerait la molécule TRPV1 présente sur les cellules de l’épithélium intestinal qui agit comme suppresseur de tumeurs dans l’intestin. Plusieurs tests sur des souris développant des tumeurs gastro-intestinales ont montré un gain de 30% en durée de vie.