Le yoga : aussi bon pour le cœur que la marche ou le vélo ?

Une méta-analyse hollando-américaine, qui a recoupé les données de nombreuses études sur le yoga, affirme que celui-ci a un impact très positif sur la santé cardiovasculaire. Bien que les mécanismes de ces effets demeurent obscurs, cette découverte pourrait être intéressante dans le traitement de personnes âgées ou à mobilité réduite. 

Le yoga comme moyen de prévention des maladies cardiovasculaires

Une méta-analyse hollando-américaine, publiée le 16 décembre 2014 dans la revue European Journal of Preventive Cardiology, s'est intéressée aux effets du yoga sur le cœur et le développement de maladies cardiovasculaires.

Recoupant les données de 37 études anglaises sur le yoga, qui regroupent à elles-toutes près de 2700 patients, cette méta-analyse a comparé les données biologiques d'adultes pratiquant le yoga à celles de personnes ne faisant aucune activité physique.

Selon les auteurs de cette étude, le yoga serait aussi bénéfique que le jogging ou le vélo en termes de prévention cardiovasculaire, les résultats obtenus par les « yogis » étant quasiment égaux à ceux des personnes pratiquant la marche ou le vélo régulièrement. En effet, les chercheurs ont constaté une perte de poids plus importante (2,32 kg en moyenne) ainsi qu'une baisse de la pression artérielle, du mauvais cholestérol, du taux de triglycérides dans le sang et de la fréquence cardiaque chez les adeptes du yoga.

Myriam Hunink, une des auteurs de l'étude et chercheuse à l'Université Erasme à Rotterdam (Pays-Bas) et à Harvard (États-Unis), affirme que le yoga pourrait améliorer de manière plus importante que d'autres formes d'exercices la qualité de vie et « avec des risques réduits », tout en participant à la baisse du stress et de l'anxiété.

La chercheuse s'est également intéressée à l'impact du yoga sur la consommation de médicaments. La pratique du yoga a permis, dans certains cas, de réduire la prise médicamenteuse, le yoga se montrant aussi efficace qu'un traitement allopathique contre la pression artérielle.

Des effets importants qui demeurent inexpliqués

Si l'effet positif du yoga sur le cœur est indéniable, les chercheurs sont, encore aujourd'hui, incapables d'expliquer les mécanismes aboutissant à ce résultat. Pour Myriam Hunink, les explications physiologiques de ces effets demeurent obscures. Des hypothèses sont cependant émises par les auteurs, reposant notamment sur les caractéristiques anti-stress du yoga, le stress favorisant l'apparition des maladies cardiovasculaires. L'association du travail de la respiration et du renforcement musculaire, qui permet d'apporter une quantité plus importante d'oxygène à l'organisme, pourrait contribuer à la baisse de la pression artérielle.

Bien qu'inexpliquée, cette découverte est importante, selon Myriam Hunink, car elle « signifie que les individus qui ne peuvent ou ne préfèrent pas pratiquer des exercices d'aérobic traditionnel, [pourront] tout de même profiter des mêmes bénéfices en termes de diminution des risques de maladies cardiovasculaires ». Ainsi, le yoga peut se révéler très utile et accessible « pour les patients avec une faible tolérance physique, comme ceux ayant des pathologies cardiaques préexistantes, les sujets âgés, ou ceux ayant des douleurs musculo-squelettiques ou articulaires », explique Myriam Hunink.

L'étude ne précise cependant pas à quelle fréquence le yoga devrait être pratiqué pour en retirer ces effets. Comme le précisent les chercheurs, des études plus approfondies et sur des panels plus larges devront être menées afin de confirmer et d'affiner ces résultats.

Des effets bénéfiques déjà mis en avant

Cette méta-analyse n'est pas la première à mettre en avant les bienfaits du yoga sur la santé. Sa pratique est notamment conseillée pour les personnes souffrant de douleurs musculaires ou pour traiter des problèmes médicaux tels que l'incontinence urinaire.

Une étude de 2012, menée par des chercheurs de l'Université de Los Angeles, avait démontré l'action biologique du yoga sur les personnes souffrant de stress chronique. Les preuves sanguines témoignaient déjà du contrôle du stress que permet le yoga, ce que ses adeptes défendent depuis déjà bien longtemps.