Les chiffres magiques de la productivité au travail : le mystérieux « 52/17 »
Rédigé par Laure Hanggi , le 17 September 2014 à 14h38
Une étude menée par un groupe de médias lettons, le Draugiem Group, affirme avoir trouvé un ratio magique entre le travail et le repos, permettant d'atteindre un rythme optimal de productivité.
Les chiffres magiques
Plus besoin d'être jaloux d'un collègue dont la productivité atteint des sommets : demain vous aussi vous pourrez faire de même ! Le Draugiem Group, à l'origine de ces conclusions, est très connu en Lettonie. Il a en effet lancé le réseau social le plus populaire du pays, et possède plusieurs start-ups. Il avait donc à disposition tout un panel d'employés pour sa recherche. A l'aide du logiciel DeskTime, qu'il commercialise, il a mesuré la productivité de ces-dits employés, en comptabilisant les horaires de chacun. Comme on peut le lire sur son site, DeskTime a été créé pour augmenter la productivité des employés et à motiver ces derniers pour qu'ils exploitent la totalité de leur potentiel.
Le secret de cette productivité ne réside pas dans le temps de travail, mais dans comment ce dernier est exploité. Il faut travailler intelligemment, ce qui implique ici de faire des pauses de façon régulière pour laisser se reposer le cerveau. L'étude a ainsi déterminé un « ratio magique », qui se traduirait par l'alternance entre une période de travail intense de 52 minutes et une période de repos de 17 minutes. Ces chiffres peuvent sembler aléatoires, mais chez Draugiem Group, cette méthode s'est révélée efficace.
Elle s'appuie en effet sur des faits indéniables, et connus de la majorité des personnes travaillant en bureau. Plus on travaille longtemps sur une certaine tâche, plus l'investissement qu'on va y mettre va avoir tendance à décroître. L'ennui « cognitif » s'installe et l'enthousiasme qu'on pouvait avoir au début disparaît, spécialement si les tâches sont répétitives. De plus, le corps n'est pas fait pour rester 8 heures d'affilée dans une position assise, et des recherches ont montré que casser ce marathon assis augmentait la productivité, et était très bon pour la santé.
De l'art de faire des pauses
Ce sont donc ces pauses qui constituent, paradoxalement, le cœur de cette productivité. Cependant, il ne s'agit pas ici de s'arrêter de travailler pour aller regarder des vidéos sur YouTube, ou checker autres boîtes mails et Facebook. Pour retirer le maximum de ces pauses, il faut se déconnecter complètement aussi bien de l'ordinateur que du travail, aller marcher, lire un livre ou aller discuter avec ses collègues (pas de travail !). S'aérer l'esprit.
Des recherches ont d'ailleurs montré que les employés qui se socialisaient étaient plus heureux au travail et accomplissaient au final la même quantité de travail que leurs collègues qui n'avaient pas fait de pause.
Être productif toute une journée et à 100 % est humainement impossible. « La concentration est comme un muscle : pour pouvoir fonctionner, elle ne doit pas être surmenée » affirme le site TheMuse.
La journée de travail, selon cette méthode, fonctionnerait ainsi : 52 minutes de travail intensif, semblable à un sprint, puis 17 minutes de détente en totale déconnexion avec le travail. Le cerveau peut ainsi recharger ses batteries et assurer le sprint suivant. Il faut travailler avec un but précis en tête. Le résultat ne sera pas le même si le rythme de travail n'est pas assuré pendant la « période de sprint ».
Cette méthode n'est pas totalement nouvelle. A la fin des années 1980, la technique Pomodoro préconisait déjà une attitude similaire sur le lieu de travail. Celle-ci se divisait en cinq étapes : après avoir décidé la tâche à effectuer, l'employé réglait son pomodoro (minuteur de cuisine) sur 25 minutes. Quand celui-ci sonnait, il pouvait prendre 5 minutes de pause. Tous les quatre pomodori, c'est à dire toutes les 4 périodes de 25 minutes, il était possible de prendre une pause plus longue d'approximativement 20 minutes.
La méthode du « 52/17 », comme celle du pomodoro, vise à supprimer les interruptions dues à soi-même et aux autres, et à maintenir un haut niveau de productivité.