Le sommeil paradoxal, aux origines de la créativité ?
Rédigé par Anthony Laforce , le 14 February 2014 à 11h30
Le sommeil paradoxal est le sommeil des rêves
Récemment, les études sur le sommeil mettaient en avant les bienfaits du sommeil profond sur la santé physique et morale des personnes (notamment la mémorisation, le développement cérébral et la régénération de l’organisme). Mais qu’en est-il du sommeil paradoxal ?
"Apprenons à rêver"
Le sommeil est constitué de cycles, alternant phase de sommeil « lent » et phase de sommeil paradoxal. Le premier est divisé en quatre stades, allant du sommeil léger où on se réveille au moindre bruit au sommeil profond où le cerveau est « déconnecté » du monde extérieur.
Le sommeil paradoxal, aussi appelé REM (Rapid Eye Movement), est la seconde partie d’un cycle de sommeil. L’activité cérébrale qui était alors proche de zéro, redevient vive. C’est la phase des rêves et des cauchemars. Des scientifiques se sont intéressés de plus près aux fonctions de ce sommeil et ont découvert qu’il tient un rôle particulier dans le développement de la créativité.
En 2009, une première équipe de chercheurs de l’Université de Californie, menée par le docteur Sara Mednick, avait cherché à voir si le REM jouait un rôle dans l’essor de nos capacités cérébrales. 77 volontaires de 18 à 35 avaient alors participé à deux sessions de tests, l’un le matin et l’autre l’après-midi, pour évaluer la capacité à faire des associations de mots. Une sieste de 90 minutes (pouvant prendre la forme d’un repos éveillé) séparait les deux tests. Le résultat fut sans appel, seul les sujets qui avaient atteint une phase de sommeil paradoxal ont vu leurs scores s’améliorer. La conclusion de Sara Mednick était la suivante : « Ces découvertes valident la recommandation du prix Nobel Friedich August Kekule « Apprenons à rêver » ! ».
Stimuler la mémoire par de la musique pendant le sommeil paradoxal
Une autre étude vient soutenir ces affirmations. Celle du professeur Jan Born du département de psychologie médicale à l’Université de Tübingen. En 2013, il a publié une étude dans la revue Neurobiology of Learning and Memory, démontrant que les phases de sommeil paradoxal peuvent être utilisées pour stimuler la mémoire. Il a mené son expérience de la manière suivante : des volontaires devaient choisir dix mots avant de se coucher et s’en souvenir le lendemain matin. L’expérience est réalisée une fois avec musique et une fois sans. Surprenant : les patients stimulés par la musique lors de leur sommeil paradoxal (quand leur cerveau est donc en activité) se souvenaient parfaitement des mots le lendemain matin, bien mieux que les autres. Leur cerveau, stimulé, avait pu mémoriser les informations de la veille.
Imaginez, une application mobile qui pourrait stimuler votre cerveau la nuit et donc vous permettre une meilleure mémorisation mais aussi une meilleure concentration dans la journée. Le sommeil impacte donc notre physique mais également notre mental et les chercheurs vont de découverte en découverte concernant son importance.