Eternel débat sur la légalisation du cannabis
Rédigé par La Rédaction , le 11 January 2017 à 11h55
Photographie de plant de cannabis
Encore illégal, le cannabis est la drogue la plus consommée en France, en particulier par un public de plus en plus jeune. Pourtant, une consommation régulière et élevée n’est pas sans risque. Cependant, cette plante possède également des vertus médicinales. Le débat sur son éventuelle légalisation demeure âpre.
La législation actuelle jugée inefficace et dépassée
Voulu par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le débat sur la légalisation du cannabis est aussi souhaité par plus d’un Français sur deux. D’après un sondage Ipsos auprès de 1 097 individus, 52% des répondants y sont favorables. 84% d’entre eux jugent que la législation actuelle n’est pas efficace.
Plusieurs pays comme les Pays-Bas ont déjà légalisé le cannabis médical depuis quelques années. Aux Etats-Unis, certains Etats comme Washington ont autorisé son usage récréatif chez les adultes. Or, les effets de ces politiques sont contradictoires selon une étude réalisée par Magdalena Cerdà de l’Université de Californie sur l’évolution de la consommation et la perception des risques associés chez les jeunes Américains.
A titre d’exemple, la consommation a stagné, voire augmenté, dans les Etats ayant légalisé le cannabis alors que celle-ci a reculé dans les Etats continuant à le prohiber. Chez les jeunes de 13 à 16 ans, la perception du cannabis comme une drogue dangereuse a baissé en moyenne de 15% dans les Etats autorisant le produit contre 6% dans les Etats l’interdisant.
Les risques liés à la légalisation encore mal évalués
Si des études ont déjà établi que la légalisation du cannabis médical n’influe aucunement sur la consommation des jeunes, l’autorisation de l’usage récréatif inquiète les spécialistes. Cela a des impacts majeurs sur le prix, la disponibilité du produit et la communication pouvant faire du cannabis un produit de consommation courante, accepté par la société et sans dangers pour ses consommateurs.
Le Pr Alain Joffe de l’Université John Hopkins pousse la réflexion plus loin étant donné que les adolescents arrivent à avoir accès à des produits réservés aux adultes comme l’alcool et le tabac. Ainsi, il importe d’analyser et de comprendre tous les effets possibles d’un changement ou d’une modification de la législation actuelle sur ces jeunes.
Les adolescents dont le cerveau est encore en maturation sont en effet les plus vulnérables. Le cannabis est susceptible de dégrader leur quotient intellectuel d’après les résultats d’une étude néo-zélandaise. En consommer quatre fois par semaine engendre une perte de 8 points de QI. En fumer tous les jours provoque une réduction de 20% des transporteurs de dopamine.