Ocytocine et alcool, effets similaires sur le cerveau
Rédigé par La Rédaction , le 10 January 2017 à 11h36
l'ocytocine est aussi appelée "hormone de l'amour"
Si l’information peut faire sourire, elle reste pourtant sérieuse. D’après une étude britannique publiée dans la revue Neuroscience and Biobehavioral Reviews, l’ocytocine ou hormone de l’amour produit sur le cerveau des effets identiques à ceux de l’alcool. L’expression « ivresse de l’amour » aurait ainsi un fondement scientifique.
Ocytocine, hormone aux rôles physiologiques multiples
L’ocytocine est un neuropeptide synthétisé principalement par l’hypothalamus et stocké par l’hypophyse postérieure qui le libère en cas de besoin. Cette hormone est plus connue pour ses différents rôles dans l’accouchement, l’allaitement et l’attachement entre mère et enfant. De récentes études suggèrent que l’ocytocine est impliquée dans divers comportements tels que l’empathie, l’anxiété et l’orgasme.
L’ocytocine est également considérée comme une hormone « antistress » dans les interactions sociales. Elle rend un sujet plus agréable en société. De même, elle lui permet de mémoriser facilement les visages des personnes qu’il apprécie. Ainsi, l’ocytocine joue un rôle important dans ses considérations sur tel ou tel individu. Elle trouve des applications cliniques contre la dépression, l’autisme ou encore la phobie sociale.
Par ailleurs, selon une étude allemande, l’ocytocine est responsable de l’attachement dans un couple et incite les hommes à être plus fidèles à leurs conjointes. Elle est secrétée durant les ébats amoureux, les caresses et les embrassades. Elle est aussi à l’origine de cette sensation de sécurité et de bien-être auprès de l’être aimé.
Mêmes mécanismes avec les mêmes effets indésirables
L’ocytocine possède également son côté sombre. Il s’agit d’effets sociocognitifs semblables à ceux de l’alcool. Un excès d’ocytocine est susceptible de provoquer un état d’excitation et des comportements désinhibés tels que la jalousie, l’agressivité, la vantardise et les changements d’humeur. De plus, cette hormone peut favoriser les comportements à risque à cause d’un trop plein de confiance.
Pour le Dr Ian Mitchell de l’Université de Birmingham, cette similitude s’explique par leurs modes d’action au niveau du cerveau. Ocytocine et alcool se fixent sur le neurotransmetteur GABA et ciblent le siège des émotions et les structures corticales préfrontales limbiques. Ces circuits neuraux sont les régulateurs du stress et l’anxiété dans des situations sociales comme un entretien ou une demande de rendez-vous.
Par contre, la prise d’ocytocine avant la consommation d’alcool aiderait à atténuer la sédation, la déficience motrice et le manque de coordination. L’ocytocine empêche l’alcool de se fixer sur les récepteurs GABA. Tel est le résultat de l’étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Sydney et parue dans la revue PNAS.