L'acupuncture, de la tradition chinoise à la modernité occidentale

Allo-Médecins vous emmène au Salon Bien-être et médecine douce qui se tient ce week-end à Paris, découvrez avec nous aujourd'hui les mystères de l'acupuncture !

Hypnose, réflexologie, homéopathie, phytothérapie, sophrologie, bio-quantique, kinésiologie, acupuncture, médecine traditionnelle et médecine naturelle. Bienvenue au Salon Bien-être, Médecine douce et Thalasso !

Dans le cadre de ce salon qui se déroule tous les ans à porte de Versailles, la rédaction vous ouvre les portes des médecines intégratives (qui ne sont pas conventionnelles). C’est dans ce cadre qu’a eu lieu la conférence organisée par les docteurs Patrick Aubé, président du Groupe d’Étude en Médecines Complémentaires Intégrées et Yunsan Méas, praticien émérite au CHU de Nantes, venus nous présenter l’acupuncture.

Une médecine vieille de 4000 ans

Apparue en Chine il y a près de 4000 ans, l’acupuncture est l’un des six piliers de la médecine traditionnelle chinoise, avec la pharmacopée, l’exercice corporel (comme le qi gong), l’exercice spirituel (dans son sens oriental ; la méditation par exemple), la diététique et la médecine naturelle (entendez par « naturelle », tout ce qui peut être soigné par la main et le touché en général, comme l’ostéopathie. Elles répondent au principe énergétique qui fut celui du taoïsme : l’équilibre naturel entre le corps et l’esprit.

L’acupuncture est basée sur la manipulation et l’implantation de fines aiguilles en divers points du corps afin d’influer sur l’équilibre physique et psychologique du patient. En France, l’acupuncture est essentiellement utilisée pour lutter contre les addictions. Néanmoins, depuis quelques années déjà, les services comme ceux de chirurgie ou de rééducation font appel à ces techniques en complément ou en palliatif à d’autres formes de traitement.

En outre, cette pratique est depuis plus d’une vingtaine d’années reconnue au niveau universitaire et la HAS (Haute Autorité de la Santé), sans l’aider de manière officielle, soutient le développement de cette pratique. Les séances d’acupuncture sont par ailleurs remboursées par la sécurité Sociale quand elles sont effectuées par un médecin ou une sage-femme.
L’acupuncture se veut être une médecine holistique. C’est-à-dire qu’elle prend en compte les besoins physiques psychologiques et sociaux du patient. Pour les acupuncteurs (et beaucoup d’autres praticiens), la maladie ne provient pas uniquement de symptômes physiques : elle résulte d’un déséquilibre physique, émotionnel, spirituel, social et environnemental. 

L'acupuncture intervient sur des zones qui touchent tout le corps, mains, pieds et oreilles

Dès lors, il est essentiel de prendre en compte que ce n’est pas l’organe qui est important pour l’acupuncteur, mais la fonction qu’il exécute dans l’organisme. En fonction du champ opératoire et de la capacité à supporter de la part du patient, l’acupuncteur va intervenir sur des zones qui ont une influence sur l’ensemble du corps comme les mains, les pieds ou encore les oreilles. De ce fait, en agissant sur les réflecteurs endocriniens, l’acupuncteur peut rééquilibrer les  flux d’hormones et donc rééquilibrer le corps du patient.

L’acupuncture n’est pas une pratique réservée à une population en particulier. La seule condition nécessaire à son application est que le patient ne doit pas être vidé de toute son énergie. Ses glandes hormonales doivent fonctionner parfaitement, les hormones officiant comme le« principe actif » de l’acupuncture. Enfin, l’acupuncteur doit se souvenir de l’importance de la relation entre le corps et l’esprit. Le fait est que chaque patient qu’il voit a un caractère unique et doit donc recevoir un traitement sur mesure.

« J’ai mal », « je suis mal »

Il existe quatre vecteurs dans la douleur : psychologique, physique, social, spirituel (la pensée). Ces quatre notions ont été exprimées dans le concept de « douleur totale » de Cecile Saunders. Celui-ci est une reprise moderne et occidentale des principes de base de la médecine traditionnelle chinoise. Dans cette dernière, si l’on souhaite soigner complétement une personne, il ne s’agit pas de résoudre ponctuellement un symptôme mais d'agir sur toutes ces formes de douleur. Pour cela l’acupuncteur doit recueillir les symptômes (où dans le corps, à quelle force, à quelle fréquence) et les évaluer. L’évaluation est une étape primordiale, c’est elle qui va fournir les informations nécessaires au praticien pour connaitre l’état de santé générale de son patient et adapter son diagnostic. Face à un mal, l’acupuncteur doit toujours se demander si celui-ci est la cause ou la conséquence de la douleur déclarée.

Avec à une défiance de plus en plus marquée vis-à-vis des médicaments de la part du grand public, la médecine intégrative, dont fait partie l’acupuncture, commence  à se développer en France. L’ouverture récente des formations en acupuncture aux infirmiers et aux ostéopathes est révélatrice de cette évolution.

L'acupuncture et la médecine moderne peuvent se servir mutuellement

L’acupuncture et la médecine dite moderne reposent sur deux sémantiques différentes mais sont complémentaires. Du reste, le docteur Méas s’est lancé dans un nouveau projet, la neurochirurgie assistée par l’acupuncture. Il s’agit d’accompagner le neurochirurgien au cours de l’opération en proposant d’user des capacités analgésiques de l’acupuncture en remplacement de l’anesthésie. Résultat de l’étude dans deux ans. 

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