Migraine, pars vite et ne reviens jamais !

Souvent interprétée comme un symptôme, la migraine est une véritable maladie en soit. Près de 7 millions de français sont concernés par ce mal de tête bien particulier.

Le terme migraine vient de sa localisation dans la boîte crânienne, caractérisée au départ par une douleur au niveau de la tempe, elle se diffuse ensuite sur une moitié du crâne. La migraine dure entre 4 et 72 heures. Pulsatile, elle se distingue entre autre par une tendance aux nausées (voire aux vomissements) et plus généralement aux troubles digestifs, une intolérance à la lumière et aux bruits, une irritabilité et peut être précédée de troubles visuels, sensitifs, moteurs ou encore du langage (on parle alors de migraine avec aura).

Les femmes représentent les trois quarts des migraineux

Quel que soit le sexe, la migraine présente toujours les mêmes causes : le stress, le manque de sommeil, une alimentation inadaptée (le vin blanc, le chocolat, généralement les aliments trop gras ou caloriques font partie de ces causes), la déshydratation, l’anxiété, la consommation d’alcool et de tabac, etc. Il convient de prendre le temps de déceler les facteurs (et les aliments) qui déclenchent la migraine car ils sont propres à chacun. Par ailleurs, celle-ci ne frappe pas dans les mêmes proportions les hommes et les femmes. Ainsi ces dernières représentent les trois quarts des migraineux.

Le plus souvent, nous minimisons ses effets sur la santé, préférant ne pas aller chez le médecin pour « quelques maux de tête », ce serait le cas pour plus de la moitié des migraineux. Pour autant, la migraine et souvent décrite comme forte, voire insupportable. Elle débouche généralement à une surmédicamentation aggravant elle-même les maux de tête, jusqu’à les rendre diffus et permanents. Heureusement, il existe des traitements de crise et de fond adaptés aux patients et à leur migraine.

Traitement de crise des migraines

Le traitement de crise survient quand les premiers symptômes de la migraine se font sentir. Il convient en tout premier lieu de s’offrir du répit avant que le mal n’empire. L’idéal est de se mettre dans une pièce sombre à l’abri du bruit. Le sucre ainsi que la caféine ont des propriétés antimigraineuses. Manger un sucre, boire un café fort, un soda ou encore une tisane à base de marjolaine, de verveine ou de jasmin en début de crise estompera en partie la douleur.

Toutefois, traiter la crise peut exiger de prendre des médicaments. Les plus conseillés sont le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène, le kétoprofène ou le diofénac. Leur efficacité dépend essentiellement du moment où ils sont pris, c’est pour cela qu’il faut les ingérer en début de crise.

Si le premier traitement n’a aucun effet au bout de deux heures, les médecins vous prescriront sûrement un triptan. Il s’agit d’un puissant médicament prévu pour les crises de migraine importantes qui opère directement sur la dilatation des vaisseaux sanguins à l’origine du mal. Il existe cinq types de triptans qui n’ont pas toujours les mêmes effets sur la personne, il faut alors trouver celui qui est le plus approprié. Par ailleurs, le triptan est un vasoconstricteur, il est donc fortement déconseiller d’en prendre un en cas d’antécédents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, d’infarctus ou de quelconque problème cardiaque.

Et traitement de fond

Quand la maladie devient invalidante, c’est-à-dire qu’elle nécessite de prendre plus de huit médicaments par mois sur une période minimale de trois mois, il convient de passer à un traitement de fond. Le but recherché est de réduire au maximum l’importance et la fréquence de la migraine. Le traitement de fond nécessite en tout premier lieu de respecter l’observance (la prescription du médecin) pouvant aller de six mois à plusieurs années suivant les cas. Les médecins vous prescriront certainement de la dihydroergotamine qui, si elle n’est pas le traitement le plus fort, produit peu d’effets secondaires (à ne pas mélanger avec le triptan). Les bêtabloquants, en association avec un antidépresseur ou des antisérotonines,  peuvent aussi donner de bons résultats.

Il existe plusieurs approches thérapeutiques pour lutter contre la migraine. Certaines sont sans médication (comme la relaxation), d’autres nécessitent un traitement bien particulier. Dans tous les cas, le contrôle d’un médecin et parfois quelques essais sont toujours nécessaires pour trouver une forme de traitement pleinement adaptée à chacun.