Le tabac est devenu de plus en plus nocif avec le temps
Rédigé par Emmylou Drys , le 30 June 2014 à 14h21
En 60 ans, les rapports sur la nocivité du tabac ont beaucoup évolués, mais pas dans le bon sens. Les industriels ont voulu faire croire au fil des années à un allégement des composants toxiques de la cigarette, la rendant moins nocive, mais le contraire est aujourd’hui prouvé.
Il y a quelques jours, la question du tabac a encore soulevé de vives réactions de la part des acteurs concernés chez notre voisin d’Outre-Manche. En effet, l’association des médecins britanniques (BMA) a proposé d’interdire tout bonnement la vente de cigarettes pour tous les individus nés après l’an 2000. À terme, en créant cette « génération sans tabac », l’idée est d’éradiquer totalement la cigarette en 2035. Serait-ce la bonne méthode ? Bien que cela fasse débat, cette mesure pourrait être une solution, car la cigarette est devenue plus toxique, avec des nouveaux composants supposés la rendre plus « soft ».
Des filtres pour cigarette… Non filtrants
Il y a 60 ans, le rapport de Surgeon General alarmait la population sur les dangers du tabac. Selon Gérard Dubois, membre de l’Académie nationale de médecine et président de la Commission Addictions, interrogé par Atlantico, le tabac n’est pas moins dangereux qu’il y a quelques années.
Afin de redorer le blason de la cigarette, les industriels ont voulu faire croire qu’il l’avait l’allégée, en l’agrémentant d’un filtre. « Cela a fortement contribué à faire croire que les cigarettes étaient moins dangereuses » décrypte Gérard Dubois. Seulement, ce filtre n’a pas d’effet filtrant à proprement parlé, mais plutôt diluant car l’air de la cigarette continue d’être aspiré. On peut d’ailleurs observer que l’intérieur d’un filtre est marron, puis s’éclairci en allant vers l’extérieur.
Du sucre et autres substances pour séduire plus d’adeptes
Arrivés à un certain stade, les industriels du tabac ont dû faire face un problème gênant : les jeunes populations et les femmes ne fumaient pas assez. Il a donc fallu trouver des solutions pour attirer dans les mailles du filet ce public aux poumons intacts.
Pour ce faire, ils ont ajouté au cocktail de la cigarette de nouvelles substances, comme du sucre par exemple, pour rendre le goût plus agréable. Sur le même principe, les étals des bureaux de tabac ont vu arriver des cigarettes mentholées, ou encore des cigarillos saveur vanille, de quoi attirer les tranches de la population qui ne supporterait pas le goût de l’authentique tabac.
De l’ammoniac pour rendre accro
Enfin, la palme d’Or de l’industriel le moins soucieux de la santé de ses consommateurs revient à Philipp Moris avec les Malboro. En effet, cet industriel a ajouté à la composition de son tabac de l’ammoniac afin de permettre à la nicotine d’arriver plus rapidement au cerveau pour rendre le consommateur accro. Quand cela a été révélé au grand jour, les autres industriels du tabac ont suivi le mouvement, au lieu de condamner cette pratique.
Aujourd’hui, la cigarette continue de tuer un consommateur sur deux et les différentes autorités s’efforcent, à travers le monde, par le biais de mesures gouvernementales, de lutter contre ce fléau. L’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies) a aujourd’hui, 30 juin 2014, annoncé pour le 27ème mois consécutif la baisse de vente de tabac. Preuve que ces mesures fonctionnent.