81 nouvelles drogues de synthèse recensées en 2013
Rédigé par Emmylou Drys , le 28 May 2014 à 11h00
L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) publie mardi 27 mai son rapport sur les tendances et évolutions concernant la consommation et la nature des drogues.
A l’heure où la cigarette électronique fait parler d’elle et où la bataille contre la cigarette est entamée, on en oublierait presque que d’autres drogues illicites, circulent aussi. L’Europe est-elle une grande consommatrice de cannabis ? Quelles sont les drogues les plus consommées ? A quel niveau se place la France ? C’est à toutes ces questions que répond le rapport de l’OEDT qui a enquêté dans 30 pays européens.
Le mauvais élève britannique
Parmi les 30 pays sondés, c’est le Royaume-Uni qui se révèle être le pays qui consomme le plus de drogues dures avec 9 % de la population des 15-64 ans qui ont déjà consommé de la cocaïne et 8.3 % qui ont pris de l’ecstasy au cours de leur vie. Le plus impressionnant concerne la consommation d’amphétamines avec un taux de 10.6 % quand la moyenne européenne n’est « que » de 3.4 %.
En France, nous sommes numéro 2 derrière le Danemark concernant la consommation de cannabis (sous forme d’herbe ou de résine) avec 32.1 % des personnes de 15 à 24 ans qui ont au moins essayé une fois dans leur vie.
De manière générale, c’est plus de 80 millions d’européens qui ont déjà consommé une drogue illicite à un moment de leur vie, toute nature de drogues confondues. Il est cependant nécessaire de noter que la consommation d’héroïne et de cocaïne est en baisse.
Le nouveau marché des drogues de synthèse
Les opiacés, familles de substances dérivées de l’opium sont une drogue souvent prisée des toxicomanes. Elle comprend la morphine, la codéine, la méthadone ou encore l’héroïne. On estime à 1.3 millions le nombre de personnes souffrant d’un usage problématique et 17 décès sont dénombrés par million d’habitant.
Aujourd’hui la production d’opiacés de synthèse (opioïdes) est en hausse, rendant les produits plus nocifs encore. Ces drogues sont produites dans des laboratoires clandestins en Chine ou en Inde, dans des conditions sanitaires déplorables. Les observateurs de l’OEDT ont recensé 81 nouvelles drogues sur le marché en 2013, vendues comme des euphorisants légaux ou des produits liés à la recherche médicale.
Une conscience des risques trop faible
Le rapport alerte également sur les drogues de cathinones, très présentes au sein de la communauté gay. Cette mode qui consiste à s’injecter dans les veines une drogue de synthèse s’appelle le « slam ». Utilisé comme stimulant sexuel, les consommateurs n’ont pas forcément conscience de son caractère dangereux.
La prise de drogue par injection provoque un effet plus intense et beaucoup plus rapide que par ingestion par voie orale et l’OEDT veut sensibiliser à cela : « C'est un message de prévention que nous voulons faire passer, parce que l'injection est un facteur de risque aggravant pour les infections et aussi les overdoses » explique au journal Le Monde Isabelle Giraudon, épidémiologiste à l’OEDT. Par injection le risque infectieux est plus élevé, notamment en s’exposant au SIDA.
Si vous pensez avoir un problème avec la drogue, des solutions sont possibles en vous rendant dans un centre d’aide spécialisé ou en appelant le numéro gratuit drogues info service au 0 800 23 13 13.
