Alcool au volant et accidents de la route
Rédigé par La Rédaction , le 26 December 2017 à 10h54
Modifier les comportements est un véritable enjeu.
Boire et conduire ne font jamais bon ménage. L’alcool constitue la cause de presque 30% des accidents mortels sur les routes, raison pour laquelle l’état d’ivresse au volant est sévèrement puni. De nombreuses mesures sont mises en place. Toutefois, leur efficacité n’est pas toujours à la hauteur des objectifs.
Un écart entre les réglementations et les comportements
Conduire en état d’ébriété accroit dangereusement les risques d’accident. Pour cause, l’alcool agit directement sur le cerveau de l’automobiliste et affecte sa conduite. Il a tendance à sous-estimer les risques et à transgresser les interdictions. Plus sensible à l’éblouissement et moins concentré, son temps de réaction s’allonge de 50%. En outre, son champ visuel est plus réduit et ses mouvements moins coordonnés.
Si certaines mesures ont réellement un impact positif, d’autres produisent un effet pervers. En Grande Bretagne, la loi interdit la vente d’alcool après 23 heures. Face à cette interdiction, les consommateurs d’alcool achètent plus tôt leurs boissons et boivent plus vite. Paradoxalement, l’assouplissement de la réglementation a réduit de 23% le nombre d’accidents entre 21 heures et 3 heures du matin.
Par ailleurs, une étude espagnole conduite par Jose Castillo-Manzano, professeur d’économie appliquée à l’université de Séville, affirme que les stratégies de réduction de la consommation d’alcool sont plus efficaces que les mesures isolées. L’augmentation des prix de vente via une hausse des taxes aurait plus d’effet que l’abaissement du seuil d’alcoolémie.
Des ravages non limités aux accidents mortels de la route
Selon cette même étude espagnole, l’interdiction totale de l’alcool au volant ne constitue pas non plus la solution. Cette mesure est en vigueur dans les pays de l’Europe de l’Est. Pourtant, les accidents dus à la consommation d’alcool y sont plus fréquents et la mortalité plus élevée comparés à d’autres pays comme la Grande Bretagne.
Sur le plan individuel, tout le monde semble être conscient des dangers de l’alcool au volant. Néanmoins, un grand nombre de personnes ne connaît pas les réglementations concernant le seuil au-delà duquel il est interdit de prendre le volant. En France, celui-ci vient de passer à 0,5 g/l. Avec une alcoolémie de 0,8 g/l, les risques d’accident sont multipliés par trois.
Les accidents mortels sur la route ne représentent pas les seuls dangers de l’alcool. En effet, l’alcool est encore responsable de 49 000 décès en France, soit la seconde cause de mortalité évitable, d’après la présidente d’Euronet Platform, Hélène Rossinot. Ainsi, les campagnes de prévention doivent être plus percutantes et viser les plus jeunes tels que les collégiens.