La chirurgie de l’obésité et les addictions alimentaires
Rédigé par La Rédaction , le 26 August 2019 à 11h42
L'addiction alimentaire est une composante importante des troubles de l'obésité.
Ces dernières décennies, l’obésité est devenue un grave problème de santé publique mondiale. Sa fréquence augmente sans cesse. La chirurgie bariatrique s’apparente à un traitement de la dernière chance pour les personnes obèses qui ne parviennent pas à perdre du poids avec une prise en charge médicale, diététique et psychothérapeutique.
Addictions alimentaires, une prévalence plus élevée chez les obèses
Concept encore récent et largement débattu, les addictions alimentaires associent les troubles du comportement alimentaire à la consommation d’aliments particuliers. Concrètement, elles reposent sur la théorie selon laquelle certains comportements en lien avec la prise alimentaire activent les mêmes circuits neurobiologiques, comme le circuit de la récompense, que ceux en jeu dans les addictions aux substances.
A l’heure actuelle, les addictions alimentaires toucheraient environ 11 % de la population qui n’est pas confrontée à un problème de poids. Par contre, chez les sujets qui souffrent d’obésité ou de surpoids, leur prévalence est deux fois plus élevée. Ce qui laisse suggérer qu’elles sont une maladie différente des troubles du comportement alimentaires, ou du moins un sous-type sévère.
Afin qu’une chirurgie bariatrique soit couronnée de succès, il est indispensable que le patient modifie son alimentation, à court comme à long terme, de manière drastique. Or, d’après les résultats d’une étude française récente, 33 % des personnes obèses éligibles à la chirurgie de l’obésité en sont atteints.
Addictions alimentaires, une contre-indication à la chirurgie bariatrique
Lorsque l’ensemble des traitements contre l’obésité a échoué, les patients obèses se tournent inexorablement vers la chirurgie bariatrique. Cependant, pour bénéficier de cette solution, il est impératif de remplir plusieurs critères comme un indice de masse corporelle supérieur ou égal à 40 kg/m², l’absence de risques opératoires importants, etc. En d’autres termes, tous les candidats ne sont pas éligibles.
La chirurgie de l’obésité consiste en général à réduire la taille de l’estomac pour que le patient ressente moins la sensation de faim et perde du poids. Même si son efficacité est prouvée, elle ne résout pas les problèmes psychologiques et diététiques de la personne obèse. A ce titre, les addictions alimentaires pourraient être une contre-indication majeure à la chirurgie.
Il est obligatoire de mettre en place au préalable un suivi pluridisciplinaire avant d’envisager la chirurgie bariatrique chez un patient obèse atteint d’addictions alimentaires. Par ailleurs, il est impératif d’analyser et de comprendre son parcours dans son intégralité. En réalité, le vrai combat se situe en amont de l’opération avec une prise en charge spécifique.
