Les cigarettes « light » n'incitent pas à fumer davantage
Rédigé par Marie Penavayre , le 25 August 2014 à 16h41
Vous vous êtes certainement déjà demandé si le fait de passer aux « light » allait augmenter votre consommation de cigarettes… Et bien la réponse est non : une étude de l’Université de Waterloo (Canada) publiée dans la revue Cancer Epidemiology, affirme que le fait de passer à des cigarettes à plus faible niveau de nicotine n’incite pas à une plus une grande consommation.
Light ou pas light : même nombre de cigarettes fumées
En passant aux « light », la logique voudrait qu’un fumeur augmente en conséquence sa consommation de cigarettes afin d’atteindre les mêmes niveaux de nicotine, s’exposant ainsi à de plus grandes quantités de produits chimiques toxiques... Pourtant, lorsqu’on remplace progressivement les cigarettes à teneur ordinaire en nicotine d’un groupe d’adulte par des cigarettes à plus faible niveau de nicotine, leurs habitudes tabagiques ne changent pas :
3 types de cigarettes pour 3 niveaux de nicotine
Les chercheurs ont suivi les habitudes tabagiques de 72 adultes lorsqu’ils passaient d’une consommation de cigarettes à teneur ordinaire en nicotine (12 mg/cigarette) à une consommation de cigarettes de plus en plus light (8,9 ; 8,4 et 0,6 mg). Lorsque les fumeurs passaient d’une période à l’autre, les chercheurs n’ont constaté aucun changement : même nombre de cigarettes fumées, et mêmes niveaux de composés chimiques toxiques dans leur organisme.
Les « light » : une tromperie ?
Reste à savoir si l’appellation « light » si bien vendue par l’industrie du tabac est bel et bien justifiée… car si les habitudes tabagiques et les niveaux de composés toxiques absorbés ne changent pas lorsqu’on passe des cigarettes à teneur ordinaire en nicotine à des « light », la question d’une différence entre ces deux types de cigarettes se pose.
Ces conclusions sont donc à interpréter avec prudence, d’autant plus que la nocivité des cigarettes « light » est avérée. Sachez par exemple que les petits trous présents sur le filtre, censés diluer la fumée afin d'en limiter l'absorption, sont en grande partie obstrués par les doigts du fumeur qui tient sa cigarette. Ces cigarettes inciteraient également le fumeur à compenser la faible teneur en nicotine en aspirant plus fort à chaque bouffée. Tout ceci rend donc difficile la réalité d’un bénéfice sanitaire…
Notez enfin que la teneur en nicotine et en produits toxiques ne correspondent pas vraiment à la toxicité réellement ingérée, car les industries utilisent des « machines à fumer », qui miment difficilement le comportement réel des fumeurs...
Alors, fumer des « light » ? Des « pas light » ? Ou tout simplement arrêter ? Les recommandations sont claires : a-rrê-tez.