E-cigarette : le débat s'envenime aux États-Unis
Rédigé par Anthony Laforce , le 24 February 2014 à 07h57
La e-cigarette devient de plus en plus populaire, notamment aux Etats-Unis
Le docteur Michael Siegel, chercheur en santé publique à l'Université de Boston démontre que la e-cigarette pourrait être le début de la fin pour les cigarettes classiques, l'opposition réagit.
La e-cigarette remplacera la cigarette comme l'ordinateur, la machine à écrire
Le tabagisme, mode de consommation qui serait dépassé ? C'est ce qu'affirme le chercheur. Il voit en effet la e-cigarette comme une innovation de rupture dans un marché de consommation. Ainsi comme l'ordinateur a remplacé la machine à écrire progressivement, la e-cigarette devrait remplacer la cigarette.
Pronostic idéalisé ou véritable étude ? La e-cigarette est à ce jour largement contestée par les anti-tabac qui y voient un risque de plus pour les jeunes générations de prendre l'habitude de fumer et de devenir dépendants à la nicotine, cependant le docteur Michael Siegel déclare que la e-cigarette pourrait bien être la solution aux patchs, gommes et pastilles qui n'ont jamais réellement pris leur envol comme substituts nicotiniques. « Les gens fument pour la nicotine mais meurent du goudron » déclare-t-il. « Ce qui embête dans la e-cigarette, c'est qu'on a enlevé le goudron et que les gens peuvent donc fumer et inhaler de la nicotine librement, cela dérange l'éthique anti-tabac ». De plus les études qui tentent de déterminer le potentiel de dangerosité de la e-cigarette échouent l'une après l'autre, et les spécialistes s'accordent tout du moins à dire que « vapoter » est infiniment moins dangereux que le tabac traditionnel.
Une étude qui a relancé le débat sur la e-cigarette
Le point de vue du spécialiste a bien évidemment réveillé les anti e-cigarettes et notamment son propre professeur et mentor Stanton Glantz A., un professeur de médecine à l'université de Californie, San Francisco. Ce dernier est ainsi convaincu que les e-cigarettes bien au contraire vont effacer les progrès durement acquis durant ces dernières années dans la lutte anti-tabac. Il prédit que ces gadgets modernes seront le vecteur d'une addiction grandissante à la nicotine, étant donné que les adultes peuvent maintenant avoir de la nicotine même dans leur bureau, mais également que les enfants pourront commencer plus tôt, moins effrayés par les conséquences immédiates de la consommation du tabac (odeur, maux de gorge, tête qui tourne, etc.).
Ces experts, rentrés dans un débat houleux outre-atlantique représentent les deux camps actuels qui se positionnent sur la e-cigarette et son implication dans la santé publique. La communauté médicale se retrouve ainsi séparée alors même qu'elle lutte en unité depuis des années contre le tabac.
La cause du désaccord repose sur une seule question : Est-ce que les e-cigarettes provoquent plus ou moins les gens à fumer ? La réponse en est essentiel. En effet le tabac reste la cause numéro 1 de cancer évitable en France, mais également aux États-Unis.