Compléments alimentaires, risques pour les sportifs

Habituellement destinés aux culturistes, les compléments alimentaires sont conçus pour favoriser le développement des muscles, le gain de masse musculaire et la diminution de la masse graisseuse. Si les bénéfices ne sont pas encore scientifiquement validés à ce jour, les risques pour la santé sont bien réels pour leurs utilisateurs. 

Signalement d’effets indésirables nombreux et variés

Les compléments alimentaires sont des « denrées alimentaires » se présentant sous forme de comprimés, de capsules, d’ampoules, etc. Ils contiennent essentiellement des nutriments, des vitamines, des plantes, etc. A l’origine, ils ont été commercialisés à des fins précises afin de pallier des carences définies. Désormais, ils sont pris par automédication avec les risques que cela engendre.

Depuis la mise en place du dispositif de nutrivigilance en 2009, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a ainsi enregistré une quarantaine de cas d’effets secondaires. Près du tiers sont dus à des compléments alimentaires achetés sur internet. L’ANSES a relevé plusieurs troubles cardiovasculaires et psychiatriques tels que les accidents vasculaires cérébraux, la tachycardie et l’anxiété.

Face à cette situation, l’ANSES a procédé à une enquête. Les résultats ont révélé que certains des compléments alimentaires renferment des substances prohibées comme la sibutramine, le clenbutérol et les stéroïdes anabolisants. Même parmi les substances autorisées, quelques-unes ont des effets indésirables. Tel est le cas de la caféine qui provoque arythmie, agitation et tremblements.

Promesses sans preuves et aucun encadrement médical

Dans son rapport, l’ANSES dénonce aussi les pratiques de certains vendeurs de compléments alimentaires. Ces derniers n’hésitent pas à vanter les qualités supposées de leurs produits sans disposer de données scientifiques ou avoir réalisé des études sur leur efficacité réelle en tant que brûleur de graisses, « volumisateur » de muscles, etc. Ils profitent des lois européennes en vigueur qui autorisent les allégations santé.

Par ailleurs, n’étant pas considérés comme des médicaments, les compléments alimentaires sont en vente libre sur internet. Les consommateurs bénéficient ainsi rarement d’un véritable encadrement médical ou du moins des conseils d’un professionnel de santé. Or, il existe des conditions d’utilisation à respecter pour prévenir des risques comme les interactions avec des médicaments, le surdosage, etc.

Au vu des résultats de ses investigations, l’ANSES déconseille à ce titre la consommation de compléments alimentaires à toutes personnes souffrant de cardiopathie, de problèmes rénaux et hépatiques, de troubles psychiatriques, etc. Leur prise n’est pas non plus recommandée aux enfants et adolescents. De même, leur association avec des médicaments est à bannir.