Les champignons hallucinogènes hyperconnectent notre cerveau
Rédigé par Charlotte Canonne , le 17 July 2015 à 11h42
Les champignons hallucinogènes hyperconnectent notre cerveau
Une nouvelle étude publiée dans le Journal of The Royal Society pourrait nous aider à en savoir plus sur les champignons hallucinogènes. Des chercheurs de la University College London ont observé leurs effets sur le cerveau grâce à une IRM. Les champignons hallucinogènes créeraient une sorte d’hyperconnectivité entre nos neurones, comme le fait notre cerveau lorsque l’on rêve.
Les champignons hallucinogènes ouvrent notre esprit
Pourquoi tant d’artistes ont utilisé des substances hallucinogènes pour réaliser leurs œuvres ? C’est peut-être à cette question qu’ont voulu répondre les chercheurs britanniques de la University College London en analysant par le biais de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), le cerveau de 15 volontaires sous l’effet de champignons hallucinogènes.
Les champignons en question seraient à l’origine d’une « expansion de l’esprit » provoquée par l’hyperconnexion des réseaux neuronaux. Sur cette carte des connexions ci-dessous, publiée par les chercheurs dans le Journal of The Royal Society, nous distinguons deux profils de « méta-réseaux » (des réseaux de réseaux neuronaux). À gauche se trouvent les méta-réseaux d’une personne à jeun et à droite ceux d’une personne sous l’emprise de la psilocybine, le principal actif des champignons hallucinogènes.
Cette carte a été obtenue grâce à l’observation des cerveaux des différents sujets par IRM après l’injection par intraveineuse de la psilocybine. Le but premier des chercheurs était d’observer attentivement les effets d’une altération de la conscience. On remarque donc que la personne soumise aux effets des champignons hallucinogènes possède une carte de méta-réseaux bien plus développée que la personne à jeun.
Champignons hallucinogènes : le cerveau réagit comme pour les rêves
Grâce à ces observations, les chercheurs se sont aperçus d’une nette augmentation de l’activité cérébrale dans certaines zones du cerveau. Parmi elles se trouvent les zones liées à la pensée émotionnelle dont font partie l’hippocampe et le cortex cingulaire. Ces zones décuplent leur activité de manière comparable à celle du rêve. De ce fait, les scientifiques appellent ce phénomène : « expansion de l’esprit ». Les régions primitives du cerveau se mobilisent bien plus que lorsque le corps est à jeun, ce qui ouvre une voie d’étude et de recherche sur les « portes de la perception ».
Il est important de rappeler que les champignons hallucinogènes sont des stupéfiants très sévères. La cueillette et la consommation de ces produits sont strictement interdites puisque ces derniers peuvent provoquer des complications psychiques et psychiatriques importantes. La psilocybine contenue dans les champignons hallucinogènes provoque plusieurs types d’hallucinations visuelles (couleurs plus prononcées, visions kaléidoscopiques, objets et contours déformés, etc.) mais aussi auditives (bourdonnement, sifflement, développement de l’ouïe) et synesthésiques (les images sont ressenties ou entendues alors que les sons sont vus). Les sujets soumis aux champignons ressentent également une impression de ralentissement du temps et leur perception de l’espace peut être altérée.
Alors bien que ces champignons favorisent notre activité neuronales, mieux vaut rester très loin de ces substances si nocives pour la santé.