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Le gras comme une drogue : des explications neurologiques

Rédigé par , le 16 April 2014 à 11h30

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La revue Molecular Psychiatry révèle les résultats d’une étude menée par le CNRS, expliquant que les lipides agissent de la même manière qu’une drogue dure chez les personnes souffrant d’obésité, comparable à la souffrance d’un toxicomane.

Vous ne pouvez pas vous passer de votre tartine de pâte à tartiner au goûter ? Impossible de zapper le fromage dans votre repas ? Votre carré de chocolat est indispensable devant votre film du soir ? Il pourrait y avoir une explication à tout cela.  Des chercheurs du CNRS (centre national de la recherche scientifique) ont découvert que les problèmes d’obésité ne sont pas une simple question de calories. 

Pour le plaisir

Manger, pour la majorité des personnes, c’est avant tout se faire plaisir. Le cerveau réagit à la réception de dopamine, substance fabriquée par le circuit du plaisir en réponse aux stimuli qu’il considère comme agréable. Les triglycérides, corps gras fournis par l’alimentation provoque cette fabrication en dopamine. Le cerveau y devient alors accro, cherchant toujours plus de contentement. L’individu veut combler ce désir et mange, mais mange gras. Précision : les triglycérides sont les lipides présents dans l’alimentation. Bien entendu, les sucres et les graisses sont nécessaires à l’organisme et produisent de l’énergie. Cependant le cerveau, lui,  ne consomme que du glucose. Les chercheurs du CNRS ont trouvé qu’une enzyme dans le cerveau pouvait repérer et décomposer les triglycérides dans la zone cérébrale appelée « centre de récompense ». Ils ont suivi cette piste plus en profondeur.

Une expérience et des résultats

Serge Luquet, du laboratoire Biologie fonctionnelle et adaptative (CNRS/Université Paris Diderot) et ses chercheurs ont menés leurs essais cliniques sur des rongeurs non obèses. Ils ont effectué une première expérience en désactivant le gène codant pour l’enzyme qui détecte et détruit les triglycérides. Ils ont alors noté chez la souris une volonté intense de se nourrir, et de se nourrir gras. Le rôle de cette enzyme est confirmé.

Ils ont ensuite voulu simuler la sensation d’un bon repas, riche en matière grasse, en injectant directement des lipides dans le cerveau de l’animal. L’activité physique des souris se réduit de moitié et leur motivation à se nourrir diminue. « Les souris ont semblé se satisfaire de la nourriture consommée et ont régulé ainsi leur alimentation. De plus, la satisfaction obtenue par le bon repas a réduit leur envie de bouger » explique Serge Luquet.

Les chercheurs ont alors procéder à la même expérience, mais cette fois sur un sujet atteint d’obésité. On remarque que les taux en triglycérides sont plus importants que la moyenne, ce qui devrait donner l’envie à la souris d’équilibrer son alimentation avec des aliments plus sains. Paradoxalement, elle continue de vouloir s’alimenter en graisse. Pourquoi ? Serge Luquet explique que, sur le même modèle que les toxicomanes, une fois que le cerveau est trop exposé à ce qui lui provoque du plaisir – ici le gras -, il n’arrive plus à se réguler et est à la recherche de toujours plus de satisfaction pour combler ses envies. C’est ici que commence la chute vers l’obésité.


Morale de l’histoire : mangez sain et équilibré en quantité raisonnable, c’est indispensable pour le bon fonctionnement de votre organisme. Pratiquez une activité sportive, prenez soin de vous et laissez votre cerveau faire le reste.

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L'auteur
Emmylou Drys

Emmylou Drys

Rédacteur

Bio

Emmylou Drys est rédactrice, spécialisée dans les questions médicales.Voir plus

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