L’exposition à l’alcool pendant la grossesse : un facteur de risque de l’obésité
Rédigé par Marie Penavayre , le 09 September 2014 à 16h42
Les conséquences de l’exposition prénatale à l’alcool sont bien établies en ce qui concerne les troubles cognitifs et comportementaux. Cette fois-ci, une étude de l’Université du Minnesota s’est penchée sur l’association entre l’alcoolisation fœtale et le surpoids ou l’obésité, chez des enfants et adolescents.
Une association entre le syndrome d’alcoolisation fœtale et le surpoids ou l’obésité
Les troubles causés par l’alcoolisation fœtale peuvent survenir chez un individu dont la mère a consommé de l’alcool pendant sa grossesse. La toxicité de l’alcool s’exerce surtout au niveau du cerveau du fœtus, à tous les stades de son développement. Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) constitue la forme la plus caractéristique et la plus sévère. Il comporte une dysmorphie cranio-faciale (front bas et bombé, absence de gouttière reliant le nez à la bouche, lèvre supérieure très mince...), un retard de croissance et un retard mental associé à des troubles du comportement.
Cette étude conduite à l'Université du Minnesota a été menée auprès de 616 enfants âgés de 2 à 19 ans. Parmi eux, 445 présentaient un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). S’intéressant à l’impact de l’alcoolisation fœtale sur le poids corporel des enfants, les chercheurs ont mesuré l’IMC (Indice de Masse Corporelle) de chacun d’entre eux, rapporté à l’âge, au sexe, et à leur régime alimentaire.
Ils ont alors constaté que le surpoids et l’obésité n’étaient pas nécessairement associés à l’alcoolisation fœtale, mais que cette dernière augmentait le risque à l’adolescence, en particulier chez les filles. En clair, le risque de surpoids ou d’obésité grimpait chez les adolescents qui avaient été exposé à l’alcool in utero.
Zéro alcool pendant la grossesse
Pourquoi une telle association ? Les chercheurs évoquent un possible dérèglement métabolique dû à l’alcoolisation fœtale. Mais d’après eux, l’explication peut tout aussi être comportementale : il est possible que les troubles neurobiologiques associés au SAF influent tout simplement sur le comportement alimentaire. Ils conseillent donc aux parents des enfants susceptibles d’avoir subi les effets d’une exposition prénatale à l’alcool, de rester attentifs à ce risque éventuel. Pour autant au vu de ces résultats, et à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du syndrome d'alcoolisation fœtale, la prévention est de rigueur ; et ici encore, la recommandation « zéro alcool pendant la grossesse » a le mérite d’être claire…