Consommation d'alcool : Interpellation de l’Etat et révision des recommandations

L’alcool désigne le nom du principe actif psychotrope des boissons alcoolisées, l’éthanol. S’il bénéficie d’une tolérance générale, l’alcool est à l’origine de 49 000 décès tous les ans. Ainsi, huit experts interpellent les pouvoirs publics sur leur double discours et conseillent la révision des recommandations concernant le sujet. 

Adapter les stratégies de prévention et de communication

En juin 2016, un rapport de la Cour des comptes a déjà pointé du doigt la faiblesse de l’Etat dans la lutte contre l’alcool. Malgré une baisse régulière de la consommation de 1,7% par an depuis 1960, celui-ci dénonce l’insuffisance des moyens mis en œuvre en termes de fiscalité, de réglementation, de prévention et de prise en charge.

Ce comité de huit experts en épidémiologie, addictologie et éducation pour la santé revient à la charge. Ils incitent l’Etat à modifier le discours public sur l’alcool pour une protection plus efficace de la population. Celui-ci n’est plus en adéquation avec la communication des lobbys pro-alcool. Des études scientifiques récentes révèlent également qu’une consommation, même modérée, accroit les taux de morbidité et de mortalité.

Dans leur rapport, les huit experts recommandent ainsi de remplacer l’avertissement « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ». En lieu et place, ils préconisent de mettre en avant que toute consommation d’alcool est à risque. Le problème serait sous-estimé par l’Etat à cause du poids économique et culturel du secteur.

Revoir les recommandations sur la consommation d’alcool

S’adapter aux nouvelles capacités de communication des lobbys pro-alcool est une nécessité. Les alcooliers adoptent sans cesse de nouvelles techniques comme la création de l’Institut de recherche scientifique sur les boissons et la mise en ligne de leur propre organe de prévention « Avec modération ». Néanmoins, cela reste insuffisant. Il est aussi fondamental de réviser les recommandations actuelles sur la consommation d’alcool.

Le comité d’experts souligne l’importance d’adopter de nouveaux repères à la baisse. En effet, les repères initiaux de trois verres par jour au maximum pour les hommes et deux verres pour les femmes ne tenaient pas compte des risques de cancer dès le premier verre. Il est préférable de limiter la consommation à dix verres par semaine avec deux jours d’exempt.

Par ailleurs, il est primordial de proscrire toute consommation d’alcool chez les jeunes et les adolescents ainsi que chez les femmes enceintes et allaitantes. De même, l’alcool est à éviter pour les activités sportives à risque comme la plongée et la course automobile pour prévenir les accidents et les complications.