La nomophobie, signe révélateur de dépression et d’anxiété
Rédigé par La Rédaction , le 03 October 2019 à 11h05
Un usage intensif du smartphone peut favoriser l'isolement et donc un état dépressif.
L’arrivée du smartphone a incontestablement bouleversé le quotidien de l’Homme. Appareil multifonctions, il est même devenu le compagnon indispensable au point de provoquer chez certains une addiction, la nomophobie. Elu mot de l’année 2018 par le comité du Cambridge Dictionnary, ce mot-valise vient de l’anglais no mobile phone phobia.
L’usage intensif du smartphone isole l’individu et favorise l’anxiété
La nomophobie est définie comme une envie constante de se servir d’un smartphone, qui se traduit par une sensation de mal-être en cas de privation. La personne utilise son appareil au détriment de sa vie quotidienne. Des scientifiques de l’Université d’Arizona, aux Etats-Unis, ont cherché à savoir si cette addiction révèle un état dépressif ou celui-ci favorise la survenue de la première.
Ces dernières années, les études qui évoquent une relation entre l’addiction au smartphone et la dépression chez les adolescents se sont multipliées. Au cours de leurs travaux, réalisés sur 346 adolescents entre 17 et 20 ans, les chercheurs américains ont constaté qu’une dépendance accrue favorise la solitude et le développement de symptômes dépressifs.
Les auteurs de l’étude ont évalué le sentiment de manque des participants sur une échelle de 1 à 4. Ils les ont invités à répondre à différents énoncés comme « Je panique lorsque je ne peux pas utiliser mon smartphone ». Ils les ont également interrogés pour mesurer leur sentiment de solitude et la fréquence d’utilisation de leur smartphone.
L’identification des causes de l’addiction réduit le temps d’utilisation
La compréhension du lien entre l’addiction au smartphone et les résultats psychologiques des participants est primordiale pour aborder ce problème de la meilleure manière et proposer les solutions appropriées pour le traiter ou le prévenir. Pour ce faire, l’étude a été menée en deux temps. Ils ont réalisé une première évaluation au début et une autre trois mois plus tard.
Dans le cas où la dépression serait à l’origine de la dépendance au smartphone, il est possible d’ajuster la santé mentale des malades pour réduire l’addiction. A l’inverse, si la dépendance est un signe annonciateur de la dépression, limiter l’addiction permet d’entretenir le bien-être et de prévenir la dépression, affirme Matthew Lapierre, auteur principal de l’étude.
Par ailleurs, pour les personnes concernées par cette dépendance, il est nécessaire d’évaluer la relation qu’elles ont avec leurs smartphones. Le cas échéant, cela va leur permettre de définir des limites pour diminuer le temps passé sur leurs appareils. Enfin, si le smartphone est utilisé comme rempart contre le stress, des approches plus saines existent comme la méditation.