Mieux prévenir les dépendances
Rédigé par La Rédaction , le 01 November 2016 à 10h53
De nombreux "addicts" sont dépendants à plusieurs produits distincts.
Les consommations de substances psychoactives, occasionnelles ou répétées, présentent des dangers pour la santé. Qu’il s’agisse d’alcool ou de cannabis, l’addiction finit par s’installer au fil du temps. Pour les spécialistes des comportements addictifs, il est essentiel de prévenir leur extension massive en se concentrant sur la vulnérabilité des personnes.
Identifier et cibler les personnalités à risque à l’addiction
Depuis quelques décennies, l’intérêt des chercheurs pour les conduites addictives n’a cessé de grandir. Si les connaissances dans ce domaine s’affinent de jour en jour, un nouveau risque addictif fait aussi son apparition chaque jour. Tout récemment, une équipe de psychologues de l’Université du Michigan a révélé que la caséine, composant du fromage, détient un potentiel d’addiction semblable à la morphine.
Face à la multiplication des risques et des comportements addictifs, chercheurs et soignants se focalisent plus aujourd’hui sur la vulnérabilité aux dépendances pathologiques plutôt que sur les produits proprement dits.
Dans une société de consommation, l’exposition aux risques addictifs est en effet inévitable. L’adoption de comportements ou la consommation de produits ne répondant à aucun besoin est même considérée comme normale. Le matraquage publicitaire suscite chez les personnes vulnérables des désirs qu’elles transforment en besoins irrépressibles. Connaître ces sujets est une étape vers la prévention.
Développer les recherches pour une meilleure prévention
Malgré les connaissances sur les différents produits et comportements addictifs, développer les recherches sur les addictions s’avère toujours nécessaire. Par exemple, les spécialistes ne sont pas encore en mesure d’expliquer pourquoi une tentation a plus d’effet qu’une autre. Par ailleurs, de plus en plus de personnes dépendantes sont des polyaddictés, accrocs en même temps à l’alcool, aux jeux, etc.
D’autres scientifiques se penchent depuis quelques années sur le rôle de la génétique dans le mécanisme de mise en place des addictions. Selon Nicolas Ramoz, directeur de recherche à l’INSERM, des gènes de vulnérabilité ont été identifiés. Ces variants génétiques ont des effets incitateurs vis-à-vis de certaines substances psychoactives. Cette prédisposition est exacerbée par un environnement favorisant une exposition précoce à ces substances.
Il est ainsi préférable de se concentrer d’avantage sur les comportements conduisant à la perte du libre arbitre. L’objectif est d’aider ces sujets vulnérables à être des acteurs de leur santé. En outre, il est important de leur donner des compétences psychosociales pour être capables de faire des choix éclairés et responsables.