"Salles de shoot" : nouvelle tentative d'expérimentation en France
Rédigé par Marie Penavayre , le 01 September 2014 à 16h11
Le Ministère de la Santé souhaite expérimenter les « salles de shoot » pour une durée de 6 ans, selon l'avant-projet de loi relatif à la santé. Des espaces de consommation de drogue supervisée par des professionnels de santé, destinés à réduire les pratiques à risque chez les toxicomanes les plus précaires.
Réduire les pratiques à risques
L’objectif des salles de shoot est de limiter les risques d’infections ou d’overdoses, chez les toxicomanes qui s’injectent leur drogue dans des conditions d’hygiène déplorables.
Dans ces salles, les usagers apportent et consomment sur place leurs produits avec des instruments stériles, sous la supervision de professionnels de santé et du secteur médico-social. Comme le précise l’avant-projet, ces espaces supervisés visent donc à « mettre en garde les usagers contre les pratiques à risques, à les accompagner et leur prodiguer des conseils », mais aussi, ajoute-t-il, à « réduire les nuisances dans l'espace public ».
Des centres désignés par arrêté
Le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres en septembre, pour un examen au Parlement début 2015. Les centres qui mettront en place ces "salles de shoot" seront désignés par arrêté du ministre chargé de la Santé.
Des résultats positifs chez nos voisins européens
La première salle de shoot a été ouverte à Berne en 1986. On en compte aujourd’hui près de 90 dans le monde, et notamment chez nos voisins européens (Allemagne, Espagne, Luxembourg).
Les associations sont évidemment partagées sur la question. Les opposants y voient une façon de promouvoir l'usage de drogues et manifestent leurs inquiétudes concernant l’emplacement de ces centres dans leur ville, et l’incidence sur la délinquance. Le Ministère de la Santé rappelle que dans les pays ayant ouverts ces salles de consommation, le bilan concernant la réduction des risques sanitaires liés à l’injection est positif.