Les « super bactéries » vont-elles causer notre perte ?
Rédigé par Laure Hanggi , le 29 December 2014 à 11h10
Les scientifiques doivent relever le défi de l'ère "post-antibiotique" - Fotolia © Remains
Les médicaments ne seront peut-être pas toujours là pour nous sauver. Des bactéries mutantes et résistantes aux antibiotiquesvont devenir nos pires ennemies dans un futur, pas si lointain.
Mondialisation + antibiotiques = super bactéries
Des « super bactéries » résistantes aux antibiotiques pourraient causer 300 millions de morts d'ici 2050, soit près de 10 millions de victimes par an, selon une étude commandée par le premier ministre britannique, David Cameron. Parmi ces bactéries tueuses, le paludisme serait la principale menace à prendre en compte, la maladie étant susceptible de réapparaître dans des pays l'ayant éradiquée.
Pour les auteurs de l'étude, l'avènement et la prolifération de ces super bactéries seraient dû à la conjonction de deux facteurs. Tout d'abord, la surconsommation d'antibiotiques par nos sociétés, qui force les bactéries à évoluer pour devenir plus résistantes et pouvoir survivre. Or, celles-ci évoluent à un rythme bien plus important que celui de la recherche et du développement de nouveaux antibiotiques, en pleine stagnation.
Associée à cette perte de vitesse de la recherche, la mondialisation se révèle dangereuse car elle facilite la transmission de ces super bactérie. C'est une véritable bombe à retardement qui plane ainsi au dessus de nos têtes.
Déjà 700 000 victimes de ces bactéries par an
Les résultats de cette étude, menée par le Review on Antimicrobial Reistance, un groupe de consulting non-gouvernemental, ne font cependant pas consensus. Certains membres du monde scientifique, tel que le prestigieux journal médical The Lancet, estiment ainsi que les données analysées étaient incomplètes et ne pouvaient permettre d'aboutir à des conclusions aussi dramatiques.
Cependant, ces résultats témoignent d'une tendance qui s'affirme. Comme le reconnaît The Lancet et la majorité du monde scientifique, le monde se dirige vers une ère « post-antibiotique », où les médicaments actuels ne seront plus efficaces et où l'Homme sera exposé de manière dangereuse à de super bactéries.
Ces bactéries mutantes auraient déjà commencé leur travail : aujourd'hui, elles feraient près de 700 000 victimes à travers le monde tous les ans, dont 23 000 aux États-Unis et 25 000 en Europe.
Reste ainsi la question de savoir qui gagnera la course : les scientifiques ou les super bactéries ?