Le temps d’attente pour les IRM a atteint des sommets
Rédigé par Céline Le Goff , le 08 July 2014 à 14h50
Le temps d’attente pour passer un IRM en urgence a encore augmenté depuis 2013 et est désormais à 37.7 jours en moyenne dans l’ensemble de la France. La France a donc pris un sérieux retard par rapport à ses voisins européens.
Le temps d’attente de 2014 est le plus élevé en 11 ans
Une enquête réalisée par l’Association Imagerie Santé Avenir sur les délais d’attente pour obtenir une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) a annoncé une hausse des jours d’attentes. Cette association effectue la même enquête chaque année en prétendant être un patient fictif ayant une suspicion de métastases vertébrales trois mois après une opération pour un cancer du côlon. Les résultats de l’étude sont les plus inquiétants depuis 11 ans.
Il a été dénoté 7.2 jours en plus depuis 2013. L’attente était de 29 jours en 2012 et de 30.5 en 2013. Elle s’élève à 37.7 cette année. Or, l’objectif du Plan cancer 2014-2019 avait été fixé à 20 jours en début d’année, il était donc moins ambitieux que le plan précédent qui visait 15 jours d’attente et 10 pour les régions à risque élevé de mortalité par cancer. Malgré cette baisse d’objectif, le but n’a pas été atteint. Loin de là puisque le taux moyen a progressé et continue d’accroître.
Il existe notamment une grande disparité entre les régions qui se creuse de jours en jours malgré les intentions politiques exprimées. La région du Nord-Pas-de-Calais est la mieux servie avec 14.3 appareils IRM par million d’habitants. L’Aquitaine, l’Ile-de-France et le Limousin sont également les régions les mieux équipées en matière d’IRM. En revanche la Corse se retrouve en dernier de la liste avec 6.2 IRM par million d’habitants, ainsi que la Bretagne, l’Alsace et la Lorraine avec des temps d’attente qui peuvent aller jusqu’à 50 jours, voire même parfois jusqu’à 64 jours.
5% des établissements interrogés proposent une IRM en 1 semaine
Parmi les 602 établissements contactés par l’association, seuls 5% d’entre eux ont proposé un IRM en moins d’une semaine. L’association a pointé du doigt la progression insuffisante du nombre d’équipements en France. En 2013, seulement 38 appareils supplémentaires ont été reçus dans les établissements. C’est bien peu pour rattraper le retard de la France. Rappelons que le taux moyen d’appareil par million d’habitants atteint 19.5 dans les pays de l’Europe de l’Ouest contre 10.7 en France. Pour améliorer la situation, il serait nécessaire de doubler le nombre d’IRM. Un second problème réside dans l’organisation, il faudrait mieux gérer les passages aux IRM et déterminer les cas les plus urgents.
Il est vrai toutefois que le nombre de cas pour lesquels une IRM est nécessaire ne cesse d’augmenter. Chaque année, les indications d’IRM croissent de 6 à 12 %. En effet, l’IRM contribue au choix des traitements et est indispensable en cas de crise convulsive, d’AVC et pour la cancérologie. La situation ne peut donc rester dans l’état actuel car un trop long délai d’attente retarde les soins et peut constituer un risque mortel.