Comment lutter contre ces phobies qui vous gâchent la vie ?
Rédigé par Emmylou Drys , le 23 May 2014 à 15h00
On estime que 5 à 25 % de la population souffrirait de phobies. Cette peur irrationnelle peut déboucher sur d’importantes crises d’angoisses qui finissent par vous gâcher la vie. L’hypnothérapeute Ghislaine Mangel nous en dit plus sur ce qu’est une phobie et comment en venir à bout.
Le cœur qui bat de plus en plus vite, les jambes qui flagellent à la vue ou la pensée d’un animal, d’une situation ? Tout le monde a déjà connu la peur, sous une forme plus ou moins intense, allant parfois jusqu’à la crise panique et la volonté d’éviter à tout prix de faire face. Cette peur peut être un vrai calvaire au quotidien pour certaines personnes. Il est temps de réunir ses forces et combattre cette frayeur.
Un trouble de l’anxiété
« La peur est un réflexe biologique, elle devient phobique quand elle est démultipliée et nous envahit », définitGhislaine Mangel, hypnothérapeute à Paris - La Défense. Parfois la phobie mène jusqu’à la crise de panique et peut provoquer des symptômes similaires une crise d’asthme voire un infarctus. Ce cas-là, elle l’a traité plusieurs fois « J’ai une patiente qui avait des difficultés à respirer, jusqu’à l’étouffement, elle s’est rendue aux urgences mais aucun médicament ne fonctionnait, c’était psychologique » explique-t-elle.
Après le déclenchement de la phobie suit le processus de la peur d’avoir peur. « La pensée est très créatrice. Si vous vous passez le film de ce qui vous est arrivé et que vous y pensez sans cesse, c’est un cercle infernal, la phobie se re-déclenche ». Dans ce mécanisme, l’inconscient vient également s’immiscer et détecter des choses invisibles à l’œil, en fouillant dans les souvenirs par exemple et en déclenchant la peur. Pourtant à la base, la phobie ne fait pas face à un réel danger.
Une phobie peut naître d’une expérience vécue, qui peut avoir eue des années auparavant comme l’explique Ghislaine Mangel « Une patiente ne pouvait plus rentrer dans un supermarché suite à une attaque de panique. Elle pensait être devenue folle car rien de particulier n’était arrivé. Sauf qu’à 2 ans elle s’était perdue dans un supermarché : l’inconscient a détecté des éléments similaires à cette scène et a provoqué la panique afin de se protéger ». Une phobie est toujours plus ou moins influencée par l’éducation. Que le parent soit très anxieux et inquiet, ou au contraire qu’il rassure son enfant en tout point, cela jouera un rôle sur son rapport à la peur.
Soigner grâce à l’hypnose
« J’identifie son passé éducatif, des évènements du passé, soit de façon consciente si le patient les connaît, sinon par l’hypnose ». Après identification, elle remplace l’image de la peur par une autre image et finalement déprogramme la phobie. Par cette technique, la personne ne doit plus ressentir l’émotion due à la phobie.
Même si cela fonctionne très bien, Ghislaine Mangel estime que le taux de « guérison complète » avec une telle thérapie est de 50 %. Pour autant, un progrès est toujours constaté chez les patients même s’ils n’arrivent finalement pas à lâcher prise. « Un patient souffrant de névrose obsessionnelle, a réussi à lâcher ses images obsessionnelles monstrueuses au bout de trois séances mais a replongé » explique Ghislaine Mangel. Le patient en question avait une mère souffrant d’hystérie et le seul moment où il arrivait à la faire sortir de cet état était quand lui allait très mal. Finalement, il n’a pas lâché prise par loyauté pour sa mère.
Ghislaine Mangel explique que nous sommes tous, tous les jours dans un état d’hypnose car c’est tout simplement un état naturel. Par exemple quand vous allez chercher un souvenir ou quand vous vous réalisez pile 30 secondes avant votre arrêt de métro que vous aviez perdu le fil de votre conscience.
Ghislaine Mangel travaille en collaboration avec un psychologue et un psychiatre. Elle est titulaire du diplôme IFHE, l’Institut Français Hypnose Ericksonienne. Elle met un point d’honneur à ne pas avoir de préjugés sur les personnes et ne pas bloquer la phobie mais la traiter grâce à la modification de l’état de conscience, au remplacement de l’image phobique par une autre et à l’explication de ces mécanismes et des facteurs qui peuvent empêcher de guérir. Il est cependant nécessaire de noter que la méthode expliquée ci-dessus est caractéristique à Ghislaine Mangel et que d’autres méthodes hypnotiques existent.
Pour plus de renseignements, vous pouvez consulter son site web