Qu'est-ce que vous regardez en premier chez une femme ?
Rédigé par Marie Penavayre , le 18 August 2014 à 13h06
La technologie d’oculométrie confirme ce que nous savons depuis longtemps, même si vous affirmez le contraire... Car oui, le regard d’un homme parcourant le corps d’une femme peut en dire long sur ses motivations. Mais qu’en est-il d’une femme qui pose ses yeux sur le corps d’une autre femme ? Cette étude américaine va peut-être vous surprendre.
Les yeux ne mentent pas
L’oculométrie (ou Eye-tracking) permet d’enregistrer les mouvements oculaires, en analysant les images capturées par une caméra infrarouge. La direction du regard étant captée avec une précision millimétrique, cette technologie est utilisée comme marqueur, notamment pour suivre et mesurer la motivation des hommes et des femmes visionnant une série d’images.
Ce n'est donc pas la première fois que des chercheurs analysent le regard des participants pour mesurer leurs motivations sexuelles. Une étude avait par exemple montré que la dilatation de la pupille pouvait révéler les intentions sexuelles des personnes. Il est aussi avéré que les hommes hétérosexuels focalisent d’avantage leur attention sur des photos de femmes, tandis que les femmes hétérosexuelles passent à peu près autant de temps à regarder les photos des deux genres.
Des yeux instantanément attirés par la poitrine, la taille et les hanches
Equipés d’un dispositif d’oculométrie, 65 étudiants (hommes et femmes) ont visionné 30 photographies informatiquement manipulées d’un même groupe de femmes, mais avec différentes formes de corps. Ils ont ensuite rempli des questionnaires visant à évaluer leur apparence et leur personnalité. Les photographies ont été retouchées afin d’exagérer les parties sexualisées des femmes. L’étude cherchait ainsi à montrer dans quelle mesure certaines parties du corps pouvaient objectiver la femme, c’est-à-dire la réduire au statut d’objet sexuel ; cette objectivation se manifestant lorsque les hommes posent un regard sexualisé sur la femme.
Un idéal de beauté dominant dans les cultures occidentales
Sans surprise, les chercheurs ont constaté que les participants se focalisaient davantage sur les parties sexualisées du corps des femmes, et moins sur leur visage. Plus encore, les femmes qui avaient été retouchées numériquement afin d’exagérer leurs courbes pour révéler un corps « en forme de sablier » (grosse poitrine, une taille fine et des hanches larges) suscitaient encore plus leur intérêt. Aussi, même lorsque les précautions d’étude incitaient les participants à se concentrer sur la personnalité de ces femmes par le biais de questionnaires, les réponses des hommes traduisaient le même effet : les femmes aux courbes avantageuses avaient été notées plus positivement que ces mêmes femmes non retouchées, et que celles présentant moins de courbes.
Qu'en est-il des femmes ?
Dans ce flot de résultats désespérément prévisibles, une surprise tout de même : Le comportement visuel et les réponses aux questionnaires des femmes n’étaient pas si différents de celui des hommes. Le temps passé sur chaque partie du corps était quasiment identique entre les deux groupes, et les femmes avaient plutôt tendance à ne pas s’attarder sur les visages...
Il est donc intéressant de noter que, d’après cette étude, les femmes semblent objectiver les autres femmes de la même façon que les hommes. Selon les chercheurs, ce comportement pourrait être lié à leur capacité à intérioriser le regard masculin sur les autres femmes et sur leur propre corps, afin de s’autoévaluer et de se comparer aux autres femmes.
Cette étude vient donc confirmer à quel point l’apparence physique peut influencer la façon dont nous percevons et jugeons les personnes, et à fortiori les femmes. De précédentes études avaient déjà montré qu’une femme objectivée était considérée comme étant moins chaleureuse, moins compétente, moins intelligente et plus passive qu’une autre. L’objectivation peut donc avoir des conséquences directes sur la réussite professionnelle, sans compter les risques de harcèlement sexuels et les répercussions sur la santé mentale : dépression, anxiété, troubles des conduites alimentaires…